La série Mad Men se savoure comme un verre de bon cognac (à l'image de celui qui apparaît sur le boîtier de la troisième saison, 13 épisodes en anglais avec sous-titres anglais). On ne la boit pas cul sec. Parce que le mystère à la Lost n'est pas de ce rendez-vous-là. Parce que le suspense à la 24 n'est pas de la partie. Parce que l'humour à la 30 Rock ou la légèreté pétillante de Glee en sont absents.

Mad Men, c'est une loupe mise sur une époque et sur les gens qui l'ont faite. Des gens peu ordinaires mais pas des héros, dans des quotidiens à la limite du banal. En fait, cette série se déroulerait aujourd'hui et elle aurait beaucoup moins d'intérêt. Mais elle est campée dans les années 60, qui sont formidablement reconstituées en images et en esprit; et dans un milieu qui ne laisse pas indifférent, celui de la publicité.

 

C'est tout cela qui, plutôt que de se gober, se déguste.

Alors, cette troisième saison? Elle commence quelques mois (sept, peut-être huit) après la fin de la deuxième. Nous sommes donc au printemps de 1963. Don Draper est rentré au bercail. Mais son escapade a laissé des traces dans sa relation avec Betty. Côté boulot, l'agence Sterling Cooper est maintenant sous le joug de bonzes britanniques. Des ajustements seront nécessaires - de ce côté-ci de l'Atlantique, pas l'inverse. Et sur le plan des destins personnels, qui se font le reflet de mouvements sociaux, les projecteurs se posent sur Salvatore Romano: son homosexualité, par le passé traitée entre les lignes, devient l'un des arcs dramatiques de plusieurs épisodes.

De plus, qui dit 1963, dit J.F. Kennedy, Dallas, Lee Harvey Oswald. L'assassinat du président est présent vers la fin de la saison. Son traitement, brillant, n'est pas celui qui tient de l'évidence. Mais il reflète probablement mieux que toute autre oeuvre la réalité de ceux qui ont vécu ce drame par l'intermédiaire de la télévision. C'est percutant et subtil. C'est à l'échelle de monsieur et madame Tout-le-monde.

Enfin, cette série étant, saison après saison, un véritable cadeau pour ses fidèles, elle se termine en bouclant la boucle. Retour dans la maison des Draper. Orage dans l'air. Tempêtes à l'horizon de la quatrième saison. À suivre à compter du 25 juillet - pour qui veut le déballer le paquet en direct.