Breaking Bad n'est pas une série facile à adopter. Ce n'est pas une série aimable. La première saison exigeait trois ou quatre épisodes pour parvenir à apprécier l'univers torturé qu'a créé Vince Gilligan. C'est la même chose pour la deuxième (13 épisodes, en anglais avec sous-titres français), qui va encore plus loin dans le côté dur et implacable de la vie. L'humour, quand il y en a, est d'ailleurs plus noir que noir.

Rappelons que Breaking Bad, c'est un peu beaucoup la face sombre de Weeds. On y suit Walter White, prof de chimie au secondaire. Sa femme est enceinte de leur deuxième enfant et leur aîné, maintenant adolescent, souffre de paralysie cérébrale. C'est à ce moment que tombe la nouvelle: Walt est atteint d'un cancer incurable et il lui reste deux ans à vivre, au mieux.

 

Les traitements vont coûter une fortune et le système ne peut (ou ne veut) le prendre en charge. Pas question pour lui de laisser sa famille, qui ne roule déjà pas sur l'or, dans le besoin. Il décide donc de prendre le taureau par les cornes et de mettre ses talents de chimiste au service d'une «activité» vraiment lucrative: il va fabriquer de la méthamphétamine. De la meth pure, du vrai nectar pour adeptes des drogues dures.

C'était le contenu de la première saison. Dans la deuxième, il subit les conséquences de ses décisions. Parce que la drogue qu'il fabrique, il doit la distribuer. Presque sous les yeux de son beau-frère, agent de la DEA. Et les enfants de choeur ne courent pas le milieu qu'ils fréquentent désormais, lui et Jesse, l'ancien étudiant avec qui il s'est associé. Certaines rencontres seront marquantes. Pour eux et pour les spectateurs.

Comme la saison inaugurale, celle-ci s'ouvre par une scène aussi mystérieuse que dérangeante. Un nounours rouge, éborgné, flotte dans une piscine. Les détails la concernant seront distillés au fil des épisodes, mais l'information ne sera complète (ou presque) qu'au bout du 13e épisode. Qui ouvre la porte sur le début de la troisième saison - puisque troisième, oui, il y a: il existe des zones d'ombre encore inexplorées dans ce Walt qui, même s'il dérape de plus en plus solidement, demeure attachant. Grâce au jeu de Bryan Cranston. La série lui doit beaucoup.

BREAKING BAD 2

CRÉÉE PAR VINCE GILLIGAN. AVEC BRYAN CRANSTON, AARON PAUL, ANNA GUNN, R.J. MITTE, DEAN MORRIS.

*** 1/2