La récente annonce de la fin du talk-show d'Oprah Winfrey en 2011, après 25 saisons, a défrayé les manchettes partout à travers le monde, de Londres à Johannesbourg.

L'émission attire peut-être moins de téléspectateurs à l'extérieur des États-Unis, mais le monde entier connaît Oprah, l'ambassadrice vedette de la culture américaine, qui a eu son influence tant sur les aspirations de jeunes Sud-Africaines que sur l'industrie mondiale de l'édition.

Le talk-show d'Oprah Winfrey est diffusé dans 145 pays, et son style chaleureux et informel a été copié par des animateurs du monde entier. Peu d'entre eux ont toutefois réussi à tisser les mêmes liens avec leur public et à se rapprocher aussi facilement de leurs invités.

Trisha Goddard, une animatrice souvent surnommée la «Oprah britannique», a dit à la BBC qu'il existait des animateurs de talk-show avant Oprah Winfrey, mais que ceux-ci se contentaient de parler, tandis qu'Oprah, elle, écoute.

Cette capacité d'écoute est ce qui explique pourquoi le monde entier s'est attaché à elle. Plusieurs de ses fans les plus dévoués sont en Afrique du Sud, où elle a investi 40 millions de dollars dans la Oprah Winfrey Leadership Academy, une école pour les jeunes filles défavorisées, près de Johannesbourg. Un scandale a éclaté peu après l'ouverture de l'école en 2007, lorsqu'une préposée de l'établissement a été accusée d'avoir agressé sexuellement six adolescentes. Oprah Winfrey, qui a elle-même été victime d'agression sexuelle dans sa jeunesse, s'est dite très accablée par la situation.

La popularité d'Oprah en Afrique du Sud est telle que les billets pour une conférence de l'animatrice prévue à la fin du mois à Johannesbourg se sont écoulés en moins de quatre minutes, selon le journal The Star. Les billets se vendaient près de 100$, une somme énorme pour plusieurs Sud-Africains.

L'«effet Oprah» s'est aussi fait sentir dans le milieu de l'édition; les livres choisis pour le «club de lecture» de l'animatrice étant toujours assurés de devenir des succès de librairie. En 2004, des animateurs britanniques, Richard Madeley et Judy Finnigan, l'ont d'ailleurs imitée, et ont eux aussi réussi à transformer des auteurs inconnus en grandes vedettes.

L'animatrice est aussi reconnue pour son sens des affaires, qui lui a permis de devenir multimilliardaire. Le journal espagnol ABC a d'ailleurs avancé que sa décision de quitter son talk-show pour lancer sa propre chaîne câblée pourrait signifier que «la reine pressent la fin de la télévision conventionnelle et croit que l'avenir réside dans les chaînes spécialisées sur le câble».