D'abord, il y a eu le 8 décembre, jour où Mario Dumont a annoncé qu'il quittait la vie politique. Puis, il y a eu le 6 mars, jour où l'ex-chef de l'ADQ est redevenu le citoyen Dumont et un homme de 39 ans à la recherche d'un emploi. Enfin, il y aura le 7 septembre, jour où Mario Dumont animera sa première émission d'affaires publiques sur V.

Mario Dumont ne dansera pas la claquette, ne portera pas de grosses cravates à pois et ne se fera pas teindre les cheveux blanc platine pour mieux ressembler à Anderson Cooper, l'animateur de CNN qui a inspiré le titre de son émission, Dumont 360.

 

«On n'est jamais quelqu'un d'autre que soi-même», m'avertit Dumont devant son verre d'eau plate commandé dans le bar branché du Vieux-Montréal où je lui ai donné rendez-vous. Croyez-le ou non, mais la dernière fois que nous nous sommes rencontrés dans un bar, il y avait des écales de cacahuètes par terre, de la bière sur la table et les haut-parleurs crachaient un rock bétonné assourdissant. Mario Dumont avait 22 ans. Il était le président de la Commission Jeunesse du Parti libéral, mais tout le monde l'appelait Super Mario pour avoir tenu tête une nuit complète au premier ministre Robert Bourassa qui tentait de le convaincre des vertus de l'entente de Charlottetown. S'il avait su!

Dix-sept ans plus tard, c'est à la fois le même gars de la campagne dans des costumes de ville, un peu coincé, un peu buté, un peu pince-sans-rire que j'ai devant moi, mais aussi quelqu'un de complètement différent. Et pour cause: 17 ans de politique active, dont 14 à titre de chef de l'ADQ, ça use son homme, ça fait grisonner ses cheveux, ça creuse ses traits, mais aussi, ça l'aguerrit et ça lui donne autant d'expérience et de profondeur que de cynisme et de méfiance. «Moi, le jour où un ministre ou un fonctionnaire va venir me dire en ondes que telle décision a été prise de telle façon, je saurai si c'est vrai ou non. Les coulisses de la politique n'ont pas grand secret pour moi. Je sais exactement comment les décisions se prennent parce que je les ai vues se prendre. On ne m'en passera pas.»

Ce qu'il sait moins, c'est comment enregistrer une promo qui n'ait pas l'air terne et statique comme celle qu'il a enregistrée en avril dernier sans savoir qu'elle ferait le bonheur des amateurs de YouTube. Mais puisque la promo a depuis été retirée des ondes, il considère que c'est de l'histoire ancienne qui ne mérite pas qu'on en fasse un plat, sans compter qu'à ses yeux, elle ne représente aucunement le genre d'émission qu'il entend offrir au public de V.

Fini la politique

En prenant possession de sa maison de Saint-Bruno, Dumont a fait un geste qu'il n'avait pas fait depuis des lustres: il a rangé sa valise dans un placard au sous-sol en se répétant ce qu'il se répète tous les jours: démissionner de l'ADQ a été la meilleure chose que j'ai faite de ma vie.

Vraiment? «Oui, vraiment, insiste-t-il. Beaucoup de gens me demandent encore si je vais un jour retourner en politique. Ils n'ont pas l'air de comprendre que ça ne me tente pas, mais alors pas du tout. Comme les Anglais disent: been there, done that

Pour se préparer à son nouveau rôle, Dumont n'a pas pris de cours d'animateur dans une école de communications. Il s'est contenté de syntoniser CNN, FOX et tous les réseaux américains. Il a suivi le périple d'Anderson Cooper en Afrique avec Obama en enviant ses moyens, avant de regarder avec fascination CNN presser le citron de la mort de Michael Jackson tout en prenant des notes sur les manières de relancer une histoire mille fois ressassée.

Et l'actualité politique québécoise? «Quelle actualité? demande-t-il avec un fond de sarcasme. La maison de Pauline est à vendre. À part ça, c'est désespérant comme il ne s'est rien passé.»

Avec sa nouvelle émission enregistrée tous les jours en direct dans un studio de Télé-Québec (loué par ses producteurs de La Presse Télé), Dumont espère sinon changer les choses, du moins brasser la cage. Comme son émission sera diffusée de 17h à 18h, un créneau plus ou moins abandonné par les télés généralistes, il ne s'attend pas à obtenir des cotes d'écoute à tout casser. Du moins pas immédiatement. Mais il sait déjà que la formule de l'émission divisée en deux moitiés, dont un bloc de 30 minutes consacré au sujet du jour, va lui permettre de prendre la position de tête sur certaines histoires, qu'elles soient politiques, sociales ou économiques. Il est conscient qu'après avoir été le centre d'attraction, il devra apprendre à mettre les autres en valeur. Mais il ne dansera pas la claquette, ça c'est clair. Et le 7 septembre, à 16h55, il sera le plus calme de son équipe, comme si l'exercice n'était rien de plus qu'un... débat des chefs.

Dumont 360, du lundi au vendredi, de 17h à 18h, à compter du 7 septembre.

ÉGALEMENT À V

BIENVENUE AUX DAMES

Dans cette «comédie romantique aux accents dramatiques», Peter MacLeod se transforme en riche publicitaire montréalais frappé de plein fouet par la crise de la quarantaine. Habitué du jet-set, sans femme, sans enfant et sans «vrais» amis, il laisse tout tomber pour racheter et rénover la vieille taverne de son patelin natal. Son ami d'enfance, incarné par Rémi-Pierre Paquin, viendra y servir les clients.

Mardi, 19h

WIPEOUT

L'ex-VJ de MusiquePlus Valérie Simard anime la version québécoise de ce jeu extrême tourné en Argentine. Chaque semaine, 20 concurrents sont prêts à se mouiller, à se cogner, à se couvrir d'ecchymoses, de boue (et parfois de ridicule) pour remporter le grand prix de 5000$. Entre autres épreuves, il leur faut sauter - toujours plus haut - par-dessus un immense bras mécanique qui arrive à toute vitesse.

Lundi, mardi et mercredi, 18h30

LE MUR

Ce nouveau jeu télévisé oblige les participants à traverser un mur qui fonce sur eux. Comment? En se contorsionnant pour adopter la forme du trou percé dans le fameux mur. S'ils heurtent les parois, c'est la chute dans un bassin d'eau glaciale. Aucune somme d'argent en jeu, seulement le plaisir. Et la possibilité de faire équipe avec des personnalités connues comme Émily Bégin, Virginie Coossa ou Jonathan Roy. Le tout est animé par Benoît Gagnon.

Jeudi et vendredi, 18h30.