Malgré un contexte budgétaire difficile, ponctué de compressions, la haute direction de Radio-Canada estime avoir réussi à relever le pari de présenter une programmation forte et bien équilibrée à la télévision.

Après avoir dévoilé la grille automne-hiver en présence de dizaines de vedettes du petit écran, le vice-président principal de Radio-Canada, Sylvain Lafrance, a soutenu mardi que la société avait préservé les acquis de sa programmation et le caractère public de l'institution.

Radio-Canada devait notamment sabrer 18 millions de dollars dans la télévision générale, excluant l'information, pour respecter son budget 2009-2010. Des employés ont dû quitter l'entreprise - dans le cadre des compressions de personnel - et d'aucuns craignaient l'impact au chapitre de la programmation.

Mais, pour l'instant, la haute direction semble confiante.

«On a réussi à présenter des grilles très fortes pour un service public», a soutenu M. Lafrance, en faisant référence à la télé générale, à RDI et à l'enrichissement du Web.

«On avait deux obsessions face aux coupures: préserver les programmes et l'avenir», a-t-il dit, en précisant que les six derniers mois n'avaient pas été «agréables».

«On a essayé de faire en sorte de ne pas faire paraître, à l'auditoire, ces changements dans les modes de production. Pour une année, ça va, mais on ne pourrait pas faire ça avec cinq années de coupures», a dit M. Lafrance.

Il a reconnu que les temps sont difficiles pour tout le monde. «Le marché de la publicité s'est essoufflé. On ne peut pas supporter ça, même avec le financement public», a t-il rappelé.

Dans ce contexte, a-t-il dit, il faut transformer le modèle économique et les télés généralistes doivent continuer le combat pour toucher des redevances des câblodistributeurs, comme celles qu'obtiennent les chaînes spécialisées.

M. Lafrance a dit croire que la société d'État a pu maintenir un bon équilibre entre l'information, les dramatiques, la culture et les émissions jeunesse.

Au sujet du Web, qui prend de plus en plus d'importance à Radio-Canada, il a déclaré que la société comptera entre autres sur la «webdiffusion en rattrapage», permettant aux gens de revoir plusieurs émissions de télévision. Des segments d'entrevues de «Tout le monde en parle» et la reprise de la série «Les Invincibles» ont été populaires lors de la dernière saison.

Il y aura par ailleurs une émission webtélé avec participation des internautes.

Par ailleurs, la création d'un module économique à Radio-Canada permettra une participation plus grande des journalistes sur les diverses plateformes, dont le Web qui aura aussi un fil de presse économique afin de devenir une référence dans ce créneau.

Les liens seront plus forts encore entre les divers services. Mais la direction a toutefois insisté sur le fait que chaque plateforme devait garder sa personnalité.

En information, le service travaille sur quatre grands chantiers pour être davantage «proactif» alors que la technologie et le monde des médias changent rapidement. Alain Saulnier, directeur général de l'Information, a fait référence au travail à faire pour faciliter le rayonnement de l'information sur les diverses plateformes.

Les présentes discussions et analyses portent sur la vision de l'information, l'intégration des ressources (un avantage pour Radio-Canada qui fait de la radio, de la télé et du Web), les nouvelles façons de travailler et les divers formats et plateformes.

M. Saulnier prévoit livrer certaines conclusions de la vaste réflexion en janvier prochain.