La télévision québécoise pourra profiter d'une paix industrielle durant les deux prochaines années. L'entente signée récemment entre les producteurs et les réalisateurs assurera les uns et les autres d'un meilleur climat de travail, prédisent les associations professionnelles.

L'Association des réalisateurs, présidée par Jean-Pierre Lefebvre, se dit satisfaite des termes de l'entente même si l'ARRQ a dû faire quelques concessions, depuis un an pour y parvenir.

«Parfois, il faut passer par là pour arriver à une solution, dit M. Lefebvre. Nous venons d'assainir et de stabiliser les relations entre réalisateurs et producteurs pour les années à venir.»

De son côté, la PDG de l'Association des producteurs, Claire Samson, se dit «très heureuse» également. «C'est un vieux contentieux, dit-elle, et on est contents d'en être arrivé à une solution qui est acceptée par tous.»

Le conflit avait cours depuis 19 ans. L'an dernier, un règlement a été imposé, mais non respecté. La signature de la nouvelle entente, le 9 avril dernier, assure aux réalisateurs un cachet minimal, incluant la pré et postproduction, des avantages sociaux et des redevances.

Par contre, les producteurs gardent leur droit de gérance. «Avant, la position des producteurs équivalait à dire aux réalisateurs: donne-nous ton brouillon et on va faire un livre avec, mais tu vas le signer. Maintenant, on a professionnalisé le travail de réalisateur», estime le procureur de l'ARRQ, Clément Groleau.

Pour leur part, les producteurs reconnaissent désormais, dans un contrat, la participation du réalisateur aux profits d'une oeuvre. «Ce n'est pas un concept déraisonnable, indique Claire Samson. L'entente va vraiment dans les intérêts de toute l'industrie. On est assuré de faire de la télévision dans un monde en plein bouleversement.»