C'est une guerre de tranchées qui s'annonce dans l'affaire de la succession de la star française Johnny Hallyday: les parties ont écarté jeudi la voie d'une médiation judiciaire et une première audience est prévue le 22 novembre en France pour débattre de la compétence du tribunal.

Les deux camps avaient rendez-vous jeudi au tribunal de Nanterre pour déterminer les suites de la procédure engagée par les aînés du chanteur - David et Laura -, qui s'estiment déshérités par le testament de leur père, rédigé en 2014 sous l'empire du droit américain.

Au cours de cette rencontre fermée au public, une médiation judiciaire - qui aurait permis d'éviter un procès - a été proposée, mais «sans accord sur ce point recueilli à ce jour», a-t-on indiqué de source judiciaire.

Les avocats de Laeticia Hallyday, la veuve du chanteur, ont par ailleurs soulevé l'incompétence du tribunal de grande instance de Nanterre, saisi par la partie adverse, estimant qu'une juridiction française ne peut trancher la succession d'un résident américain.

Nous «étions naturellement favorables» à une médiation mais elle «a été refusée par la partie adverse qui a souhaité développer un incident de procédure», a déclaré en sortant du tribunal Me Emmanuel Ravanas, l'un des avocats de Laura Smet.

«Les discours de main tendue et de conciliation ne sont qu'une posture médiatique», a abondé Me Carine Piccio, avocate de David Hallyday.

Mais l'entourage de Laeticia Hallyday a ensuite pris le contre-pied de cette version. Son avocat, Me Ardavan Amir-Aslani, non présent à l'audience, a confirmé à l'AFP qu'il contestait la compétence du tribunal tout en précisant que sa cliente était toujours «ouverte» à un accord amiable.

Dans un communiqué, il a jugé «inadmissible que la partie adverse prétende (...) regretter qu'une conciliation n'ait pas encore eu lieu alors qu'il y a peine trois mois, c'est elle-même qui a engagé une bataille judiciaire et médiatique à outrance sans aucune forme de discussion amiable préalable».

Depuis plusieurs mois, Laura Smet et David Hallyday contestent le testament de leur père, décédé en décembre à 74 ans des suites d'un cancer, considérant qu'il les déshérite au profit de sa veuve Laeticia et de ses deux filles cadettes.

Les deux aînés estiment que le droit français, qui interdit de déshériter ses enfants, doit s'appliquer, et non le droit américain. Souhaitant suspendre tout transfert financier, ils ont obtenu le 13 avril le gel d'une partie des avoirs de leur père en attendant que le litige soit tranché sur le fond.

Le rendez-vous de jeudi était la première étape de cette seconde procédure. Avant qu'elle ne s'engage, le tribunal devra donc d'abord déterminer s'il est bien compétent, ce qui sera débattu lors d'une audience le 22 novembre.