Le chanteur britannique Cliff Richard a gagné mercredi un procès contre la BBC pour atteinte à la vie privée et s'est vu accorder plus de 363 000 dollars de dommages et intérêts par la Haute Cour à Londres.

Sir Cliff, 77 ans, considéré comme l'« Elvis britannique », avait intenté une action contre la BBC qui avait diffusé en direct des images prises depuis un hélicoptère d'une perquisition de la police à son domicile à Sunningdale, en Angleterre, en août 2014, dans le cadre d'une enquête pour agression sexuelle sur mineur dont il est finalement sorti blanchi.

En rendant sa décision, le juge a estimé que la BBC avait « gravement » enfreint le droit à la vie privée de la vedette « de façon sensationnaliste ». Il lui a octroyé près de 318 000 dollars de dommages et intérêts pour « les conséquences » sur sa vie en précisant qu'il aurait droit à des sommes supplémentaires pour les répercussions financières qui seront décidées à une date ultérieure.

La BBC a réagi en regrettant un jugement « contraire à la liberté de la presse et la capacité des journalistes à rendre compte d'enquêtes policières » et indiqué qu'elle envisageait de faire appel, dans un communiqué.

Elle avait au cours du procès fait valoir que sa couverture de l'opération était factuellement correcte et de bonne foi.

L'ancienne rock vedette, qui a vendu près de 250 millions de disques dans le monde, était soupçonnée d'avoir commis des agressions sexuelles contre un jeune garçon dans les années 80, dans la foulée de l'affaire Jimmy Savile, qui avait entraîné, à partir de 2012, une série d'enquêtes et de procès pour pédophilie et agression sexuelle.

L'ancien animateur de la BBC, aujourd'hui décédé, est soupçonné de centaines d'agressions sexuelles sur mineurs.

Après l'annonce de l'absence de poursuites, en juin 2016, Cliff Richard s'était réjoui d'avoir été blanchi des « viles accusations » qui pesaient sur lui et avait fustigé les méthodes de la police.

Responsable du dossier, la police du South Yorkshire avait présenté « ses excuses les plus sincères » pour sa gestion de la médiatisation de l'enquête. La BBC s'était également excusée.