Attention, mesdames et messieurs, dans moins de trois mois, le Big Bazar va recommencer. Une équipe québécoise s'apprête à recréer le célèbre spectacle de Michel Fugain, du 9 au 19 juin durant les FrancoFolies.

«J'avais 9 ans quand je l'ai vu au Grand Théâtre de Québec, c'était le premier spectacle de ma vie. Depuis ce jour-là, je veux le remonter, c'est presque une obsession», raconte Didier Morissonneau, producteur et directeur artistique de la nouvelle mouture du Big Bazar.

 

Michel Fugain n'y participera pas. Mais comme les droits du spectacle lui appartiennent, il a dû donner son aval. Ce qu'il a fait avec enthousiasme, assure-t-on. Il prévoit assister à la première.

«Je ne veux pas que vous craigniez d'actualiser le spectacle», expliquait-il hier en conférence de presse, dans un message préenregistré sur Skype.

Tel que suggéré, la production prendra quelques libertés. «On fait d'abord un travail d'archiviste, indique Morissonneau. Mais ce n'est pas un spectacle nostalgique non plus, on s'éloigne parfois un peu de la version originale.»

Montréal connaît particulièrement bien la première mouture du Big Bazar, présentée 21 soirs consécutifs à guichets fermés à la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts en 1974. Morissonneau s'inspirera surtout de cette version.

Il a déjà étudié des films de ce spectacle, ainsi que celui datant de 1976. «Le Big Bazar a bien vieilli, sauf pour deux choses: les costumes et les chorégraphies de ballet jazz. On va les modifier», annonce-t-il.

Jeune troupe

La distribution est complétée depuis seulement une semaine. La moyenne d'âge: 23 ans. «On cherchait des gens qui possèdent ce que les Américains appellent le triple threat: savoir chanter, danser et jouer la comédie», dit le producteur.

Comme maître de piste (le rôle que jouait Fugain lui-même), il a recruté Richard Charest (Notre-Dame de Paris). Ceux qui complètent son Big Bazar sont: Jason Roy-Léveillée, le fils de Pierre Lambert dans Lance et compte. Aussi, trois ex Star-académiciens, soit Martin Giroux, Brigitte Boisjoli et Sophie Vaillancourt, deux participants de l'émission So You Think You Can Dance (Jayme Rae Dailey et Daniel Dory), Caroline Marcoux (Virginie) ainsi que Gardy Fury, Isabelle Giroux et la danseuse contemporaine Ghislaine Doté. Marc-Antoine Larche tient le rôle du Petit homme.

On les voyait tous hier en conférence de presse, un bandeau aux cheveux et un sourire plaqué au visage, en entonnant gaiement Chante, la vie chante.

La troupe sera dirigée par Édith Myers (mise en scène et direction vocale), Geneviève Dorion-Coupal (chorégraphies) et Marie-Claude Chailler (costumes). «Dans le spectacle original, les artistes n'étaient pas tous de grands danseurs ou comédiens, estime Morissonneau. Pour le talent brut, je pense que notre distribution est en avance.»

Il croit que l'oeuvre interprétée reste toujours d'actualité, 35 ans plus tard. «Plein d'éléments sont encore très pertinents aujourd'hui, croit-il, comme la réflexion sur l'éducation, l'écologie et l'antimilitarisme. (...) C'est un spectacle qui porte sur des thèmes universels, de la naissance jusqu'au trou noir de l'oubli.»

Du 9 au 19 juin au Théâtre St-Denis, puis ailleurs en région.