Charles Aznavour annoncera sa retraite de la scène et de la chanson le 21 juillet au cours d'un concert qu'il donnera au Festival international de Carthage, près de Tunis, a déclaré le chanteur dans une interview publiée dimanche dans le quotidien tunisien «Assabah».

«C'est un honneur pour moi de «raccrocher» à Carthage qui signifie la civilisation, l'histoire, l'éternité, a confié le chanteur français dans une interview exclusive accordée à ce journal. L'histoire retiendra que Charles Aznavour a choisi Carthage pour annoncer sa retraite de la chanson.»

Dans le passé, l'artiste a annoncé à plusieurs reprises la fin de sa carrière de chanteur avant de revenir finalement sur scène.

L'amphithéâtre romain de Carthage, la mythique cité d'Hannibal, qui abrite le festival depuis près d'un demi-siècle, a vu défiler de grands noms de chanteurs de renommée mondiale tels Gilbert Bécaud, Léo Ferré, Salvatore Adamo, Serge Lama ou Patricia Kaas, et l'Américain Ray Charles.

A 85 ans, Aznavour en sera la vedette cet été. Comme pour défier le poids des années, celui qui est présenté comme «le doyen de la chanson française» promet qu'il chantera »pendant 90 minutes en direct et sans interruption pour vous montrer que je n'ai pas vieilli», brave-t-il.

Pour ce «concert d'adieu», les fans d'«Aznav» devront débourser pas moins de 75 dinars (environ 80 $ CAN), soit le triple des prix des concerts ordinaires.

«C'est même plus du double des prix d'accès au gala de Michael Jackson» lorsqu'il s'était produit à Tunis en 1996, note un habitué du festival.

Le directeur du festival, Boubaker Ben Frej, qui doit verser près d'un million de dinars (environ 1,12 million $ CAN) pour la venue de ce «monument de la chanson», se dit confiant qu'il rentrera dans ses fonds, vu «l'engouement» que suscite ce concert très attendu.

Quant à Aznavour, il juge que «l'art, le vrai, n'a pas de prix».

«En Europe, pour mes galas, le prix d'un seul billet n'est pas moins de 500 euros. Les chansons de l'amour, de la vie, de l'espoir valent bien ce prix.»

L'organisateur du concert, Mourad Saâyed, lâchera 100 pigeons blancs dans le ciel de Carthage à l'apparition de l'auteur de «deux pigeons s'aimaient d'amour tendre».