Le public a choisi: à l'issue d'un vote populaire auquel ont participé 600 personnes, c'est le Concerto pour piano no 1 de Brahms que Charles Richard-Hamelin jouera au Festival de Lanaudière avec l'OSM sous la direction de Kent Nagano, ce vendredi. Un concert très attendu d'un public qui suit désormais assidûment la carrière du jeune pianiste médaillé d'argent du Concours international de piano Chopin de Varsovie.

Le public a choisi: à l'issue d'un vote populaire auquel ont participé 600 personnes, c'est le Concerto pour piano no 1 de Brahms que Charles Richard-Hamelin jouera au Festival de Lanaudière avec l'OSM sous la direction de Kent Nagano, ce vendredi. Un concert très attendu d'un public qui suit désormais assidûment la carrière du jeune pianiste médaillé d'argent du Concours international de piano Chopin de Varsovie.

Originaire de Joliette, Charles Richard-Hamelin a joué plusieurs fois à Lanaudière depuis quatre ans. Alex Benjamin, directeur artistique du Festival, a toujours cru en son talent.

«Quand on a commencé à discuter de ce concert, ça ne faisait pas si longtemps qu'il avait gagné le Concours Chopin et nous n'avions pas nécessairement de plan en tête, mais je me disais que tout le monde s'attendrait à ce qu'il joue du Chopin, dit Alex Benjamin. J'ai pensé que ce serait intéressant de les amener ailleurs, le public et lui. Je sais que c'est un musicien extrêmement curieux qui aime les défis.»

Le directeur a eu un «flash»: pourquoi ne pas faire voter le public parmi un choix de concertos?

Les mélomanes devaient choisir entre quatre suggestions de concertos que le jeune pianiste n'avait jamais joués: le premier de Beethoven, le premier de Brahms, celui de Schumann ou le Concerto pour la main gauche de Ravel.

«Nous avons fait très peu de publicité et nous avons beaucoup travaillé avec les médias sociaux.»

«J'ai enregistré une entrevue où Charles parlait des quatre concertos, nous avons présenté des extraits sur notre site et nous avons eu énormément de commentaires du public. C'était un processus intéressant.»

Alex Benjamin est toujours à la recherche de moyens pour faire participer le public afin que ce dernier sente que le Festival lui appartient davantage.

«Ce n'est pas juste un truc de marketing, dit-il. La façon dont on interagit avec le public a un impact pour démontrer le rôle qu'un organisme culturel joue dans sa communauté. Pendant trop longtemps, les organismes ont vu les gens comme des clients qui viennent, qui achètent quelque chose et puis s'en vont, mais la façon dont la musique ou l'art entrent dans la vie des gens est beaucoup plus complexe. Si on veut que l'art pénètre la société et que ce soit durable, il faut changer notre attitude envers le public.»

Un bon choix

Quant au principal intéressé, il était ravi d'apprendre que le public avait choisi le premier concerto de Brahms, son préféré parmi les quatre options. Le résultat du vote ayant été connu en février, il ne restait plus que six mois à Charles Richard-Hamelin pour se préparer.

«Ce n'est pas très long comme délai, mais ça fait partie du métier d'apprendre de nouveaux concertos et de les assimiler rapidement», dit-il.

«C'est un long concerto, presque 50 minutes, et il est difficile parce qu'il y a dans cette oeuvre un sérieux immense et un sens du drame qu'il faut savoir capter. Souvent, les concertos romantiques préparent l'auditeur au matériel musical qui s'en vient avec de gros accords, mais avec celui-ci, c'est l'orchestre qui prépare le terrain. Le pianiste doit avoir une profondeur et être dans le moment présent dès la première note.»

«J'ai bénéficié des conseils [du pianiste] Jean Saulnier pour me préparer et j'ai eu l'occasion de jouer le concerto en Pologne, en juin. Ça s'est bien passé, alors j'ai hâte au concert.»

Depuis sa médaille d'argent au Concours Chopin en octobre 2015, la vie du jeune musicien a complètement changé. Il réalise maintenant son rêve d'être un pianiste de concert international. Depuis le concours, il a donné une soixantaine de concerts. Il a même remplacé Maurizio Pollini pour un concert à Prague. Il est retourné jouer en Pologne trois fois, a effectué deux tournées au Japon et a joué au Mexique et en France.

«En France, j'ai joué à Nohant, au domaine de George Sand. Il y a un festival Chopin, on peut visiter la maison et voir la pièce où Chopin a composé. C'était génial de jouer là, dans une salle où des pianistes légendaires ont donné des récitals.»

80 concerts

En 2016, environ 80 concerts sont au programme, mais le pianiste garde les pieds sur terre.

«Je suis entré dans un autre monde, mais je n'ai pas une ambition monstre. Il y a des artistes qui ne font que de grandes salles à l'international, mais pour ma part, j'aime encore jouer chez nous et jouer dans de petites salles. Ça procure un équilibre. J'ai des gens qui m'entourent pour s'assurer que je ne m'épuise pas et c'est à moi de bien diriger mes énergies et de bien choisir ce que je fais.»

On pourra aussi entendre Charles Richard-Hamelin à la Virée classique, le 13 août, et il lancera la saison de la salle Bourgie avec un récital en septembre.

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Charles Richard-Hamelin et l'OSM, 5 août, 20 h, amphithéâtre Fernand-Lindsay, Festival de Lanaudière.