Jamais Jean-Luc Mongrain n'a été associé ni de près ni de loin à la musique classique dans le regard du public. C'est pourtant lui que le Concours musical international de Montréal (CMIM) a choisi comme nouveau porte-parole pour sa prochaine édition, qui aura lieu du 26 mai au 6 juin. Un défi que ce communicateur né s'apprête à relever avec l'énergie qu'on lui connaît.

Il y a deux ans, l'ex-animateur a annoncé qu'il prenait sa retraite du groupe Québecor. Depuis, il travaille sur des projets personnels qu'il n'entend pas révéler pour l'instant.

Quand on l'a sollicité pour être porte-parole du Concours, cela a fait remonter en lui des souvenirs de jeunesse.

«Je ne suis pas un grand connaisseur de musique classique, mais j'aime ça et je vais régulièrement à l'OSM, dit-il. Quand j'étais jeune garçon, j'étais abonné aux Jeunesses musicales du Canada. Je partais seul avec mon petit manteau pour me rendre à pied au concert. C'était ma sortie. Mes parents comprenaient mal cet intérêt, car je ne viens pas du tout d'une famille musicale, mais j'adorais ça. Même à 12 ans, c'était un ressourcement.»

Plus tard, il a été percussionniste dans l'orchestre de son collège et il a joué de la trompette dans l'harmonie scolaire pendant quatre ou cinq ans. Il a aussi été fasciné par la musique populaire et la venue des Beatles à Montréal, en 1964.

«C'est de toutes ces expériences que mon goût pour la musique est venu et j'ai toujours apprécié ceux et celles qui sortaient du snobisme pour la vulgariser et la rendre accessible, dit-il. Le classique, à première vue, peut sembler hermétique, et aujourd'hui, je pense que ce milieu paye peut-être pour ce qu'une certaine élite en a fait, c'est-à-dire se l'approprier en donnant l'impression qu'il faut maîtriser tout un vocabulaire pour l'apprécier. Quand les compositeurs ont écrit leurs oeuvres, ce n'était certainement pas pour se les faire confisquer par un seul groupe de la société. Je pense, au contraire, qu'elle appartient à tout le monde.»

Vulgarisateur

Jean-Luc Mongrain pense que l'on a tort de se priver de la musique classique sous prétexte qu'on ne la connaît pas, et il entend bien convaincre le public de venir assister en grand nombre aux différentes épreuves et concerts du CMIM.

«Je vais dire aux gens: venez y goûter! Ne restez pas fermés parce que vous ne connaissez pas. Si vous ne connaissez pas quelque chose, vous vous faites une idée. Mais si cette idée ne se nourrit pas d'un certain savoir, c'est tout simplement un préjugé.»

Le CMIM, qui existe depuis 2002, alterne entre le violon, le chant et le piano selon les années.

Cette année, le piano sera à l'honneur et 138 jeunes pianistes de 32 pays, dont la Corée du Sud, le Japon, la Russie, les États-Unis ont posé leur candidature. Les noms des candidats retenus seront dévoilés en mai. Ces derniers se disputeront plus de 70 000$ en bourses, dont le premier prix de 30 000$, devant un jury international.

Les différentes étapes du Concours se déroulent devant public à la salle Bourgie et à la Maison symphonique.

«Ce qui m'intéresse, c'est d'ouvrir les gens à la présence vivante de la musique classique dans le monde. Ces jeunes qui consacrent leur vie et toute leur énergie pour participer à un concours comme celui-là en sont une preuve. Ils font la démonstration d'un travail et d'une persévérance, on n'est pas dans le vedettariat instantané. Ils arrivent de partout dans le monde pour nous démontrer que la musique est vraiment un langage universel.»