Les chanteurs forment la majorité de la nécrologie musicale de 2011, tout comme l'année précédente. Au total, 18 voix se sont tues au cours de ces 12 mois. Certaines étaient célèbres, d'autres l'avaient été, d'autres enfin oeuvrèrent plutôt dans l'ombre.

Chez les sopranos: la Yougoslave Sena Jurinac, 90 ans, spécialiste de Mozart et de Richard Strauss, la Montréalaise Pierrette Alarie, 89 ans, veuve de Léopold Simoneau décédé en 2006, l'Espagnole Montserrat Figueras, épouse du gambiste Jordi Savall, Margaret Price, Jane Rhodes, Anita Välkki, Alda Noni et Paula Lenchner.

Chez les ténors : Robert Tear, Salvatore Licitra, Vincenzo La Scola, Gerhard Unger et Paul Franke. Chez les mezzos : Denise Scharley et Beatrice Krebs. Chez les barytons : l'Américain Cornell MacNeil et le Suédois Ingvar Wixell. Chez les basses : Giorgio Tozzi.

En chant encore, plus spécialement en opéra : Anthony Amato, 91 ans, fondateur du minuscule Amato Opera de New York, toujours couru malgré ses 107 places, et Lord Harewood, membre de la famille royale d'Angleterre, directeur de théâtres et éditeur du Kobbé's Opera Book.

Également mathématicien et théoricien, redouté pour la complexité de son langage musical, l'Américain Milton Babbitt, 94 ans, est le plus connu des compositeurs décédés en 2011. S'y ajoutent : le Canadien Malcolm Forsyth, les Américains Lee Hoiby et Peter Lieberson (fils du producteur de disques Goddard Lieberson et veuf de la mezzo Lorraine Hunt), le Mexicain Daniel Catan, l'Arménien Karen Khatchaturian, neveu du célèbre auteur de la Danse du sabre, James Yannatos, également chef d'orchestre et pédagogue, ainsi que Max Mathews, pionnier de la composition par synthétiseur, et Fred Steiner, compositeur de cinéma.

Un grand nom domine la liste des chefs d'orchestre disparus : Kurt Sanderling, 99 ans, Russe né en Allemagne, grand interprète de Chostakovitch et père de trois autres chefs d'orchestre : Thomas, Stefan et Michael (également violoncelliste). Les autres : Yakov Kreizberg, Johannes Somary, Dino Anagnost.

Chez les instrumentistes : Bernard Greenhouse, 95 ans, membre fondateur du Trio Beaux-Arts dont il fut le violoncelliste pendant plus de 30 ans, le violoniste tchèque Josef Suk, descendant du compositeur du même nom et de Dvorak, le pianiste russe Nikolaï Petrov, les violonistes américains Eugene Fodor et Sidney Harth, le violoniste et chef d'orchestre espagnol José Luis Garcia, la violoniste et altiste américaine Olga Bloom, le pianiste canadien Antonin Kubalek, le flûtiste britannique Richard Adeney.

En disciplines connexes : l'acousticien Cyril Harris, 93 ans, à qui New York doit le Metropolitan Opera et le Avery Fisher Hall, le producteur de disques Andrew Kazdin, la musicologue Joan Peyser, biographe de Gershwin et de Bernstein, la maestra Blanche Moyse, 101 ans, qui participa en 1951 à la fondation du Festival de Marlboro (au Vermont), les critiques John Steane, Ken Winters et Jean Roy.

Le monde musical québécois a perdu 10 artisans: Maryvonne Kendergi, 96 ans, infatigable apôtre de la musique contemporaine, Victor Bouchard, qui forma un réputé duo de pianistes avec Renée Morisset, sa femme décédée en 2009, Pierre Rolland, directeur artistique de Pro Musica, Aimé Lainesse, pendant plusieurs années le coordonnateur de l'Orchestre-réseau du Conservatoire, Aline Letendre, titulaire de l'orgue du Gesù pendant 48 ans, France Dion, soprano et professeur, Léon Bernier, pianiste et arrangeur, Albert Devito, tromboniste et pédagogue, Bruce Haynes, spécialiste du hautbois baroque, et Jean-Paul Major, flûtiste.