Laurent Martin. Je connaissais le nom mais n'avais jamais entendu l'organiste. Titulaire du modeste Casavant de 1880 de Notre-Dame-de-Lourdes (l'opus 1 de la célèbre usine de Saint-Hyacinthe), M. Martin montait dimanche à un Casavant beaucoup plus considérable, celui de la Basilique Notre-Dame, invité à y donner le quatrième récital dominical de l'été.

M. Martin est un organiste d'église; il est sans doute compétent dans son secteur, mais il n'a absolument pas la dimension d'un musicien de concert.

On est conscient des limites de technique dès la pièce d'entrée, la petite Chaconne de Pachelbel, et on le sera de nouveau, mais d'une façon moins prononcée, au cours de la longue heure qui suivra.

La Fantaisie et Fugue en sol mineur de Bach (BWV 542) est une création grandiose. Registrée d'une façon aussi ordinaire et conduite ainsi, sans panache, on dirait quelque négligeable diptyque de Buxtehude.

M. Martin montre plus d'imagination dans la première Sonate de Mendelssohn mais, cette fois, c'est la musique qui ne mérite pas tant de soin. La pièce du Finlandais Oskar Merikanto se veut un hymne de mariage (de mariage forcé, sans aucun doute!) et Le Verbe, quatrième des neuf pièces de La Nativité du Seigneur, fait partie des pages d'orgue les plus ternes de Messiaen. Pourquoi aller chercher de telles platitudes ?

Bref, programme quelconque et exécution quelconque, que l'organiste cherche à faire oublier avec le Final de la première Symphonie de Vierne. La pièce a du souffle mais elle requiert une riche registration. De l'un et de l'autre, M. Martin s'est contenté du minimum.

LAURENT MARTIN, organiste. Dimanche soir, Basilique Notre-Dame (orgue à traction électropneumatique Casavant (1890-1991); 92 jeux, quatre claviers manuels et pédale).