Charlotte Cardin termine 2018 avec une tournée québécoise de 11 villes, qui a commencé jeudi dernier à Drummondville et qui prendra fin le 20 décembre à Granby. Nous en avons profité pour faire un bilan de son année, et pour parler de ce qui s'en vient en 2019, soit la sortie d'un premier album.

Le Québec

«Ça fait du bien de revenir à la maison», lance Charlotte Cardin, qui avait envie de faire «une petite run» dans des villes du Québec qu'elle n'avait pas visitées depuis deux ans. «On a vécu plein de trucs, des chansons se sont ajoutées, alors ce n'est plus exactement le même show non plus.» L'accueil du public québécois, nous a-t-elle raconté vendredi au lendemain de son premier spectacle à Drummondville, a été exceptionnel. «On a été reçus à bras ouverts partout, mais ici, c'est chez moi. Ça fait du bien d'être acceptée sans jugement, comme si on partageait quelque chose. Je n'ai pas le sentiment de devoir me prouver, parce que le lien est déjà établi et que j'ai évolué avec le public depuis cinq ans. Je sens que les gens m'ont adoptée. Par ailleurs, on travaille toujours fort pour donner un show qui est à la hauteur des attentes, sans ralentir, mais on se sent juste bien accueillis. C'est un beau sentiment.»

La tournée

Charlotte Cardin a tellement passé de temps sur la route qu'elle a dû prendre une petite pause cette année. «On avait fait quatre tournées de suite en début d'année et j'étais un peu brûlée. J'ai arrêté pendant un mois, et puis j'avais juste le goût de retourner faire des spectacles.» Elle revient d'ailleurs d'une série de six représentations en huit jours en Europe - Londres, Paris, Nantes, Lyon, Zurich et Fribourg. «On était contents de se retrouver en gang. Et c'était tellement beau, l'Europe! J'ai adoré ça.» Dans tout cela, comment fait-elle pour garder son esprit et son corps sains? «Je ne fais pas beaucoup la fête. Je ne bois presque pas. Je me couche tôt. Le truc plate, quoi! Il n'y a pas d'autre moyen que de faire attention à son corps et à sa voix.»

Les États-Unis

La chanteuse et son groupe ont passé beaucoup de temps aux États-Unis ces dernières années - sa plus récente tournée américaine l'a menée dans une quinzaine de villes d'avril à juin en tant que tête d'affiche, de Philadelphie à Seattle. Comment se porte sa carrière là-bas? «Elle est bien. Elle est encore petite, mais on a un beau public. Dans notre dernière tournée, on a rempli des salles de 300 à 400 personnes dans quelques villes. On était super contents.» Le secret pour trouver son public aux États-Unis? «En y retournant et en y retournant et en y retournant. C'est humain, mais la musique, c'est aussi une affaire de contacts qu'on établit avec les gens. C'est comme n'importe quelle relation, s'il y a juste une rencontre, après on oublie. Je constate qu'on commence à avoir un public fidèle, que ça commence à se construire.»

Les nouvelles chansons

Charlotte Cardin a lancé trois nouvelles chansons depuis septembre: Double Shifts, Drive et Les jupes, qui arrivent après deux EP (Big Boy en 2016 et Main Girl en 2017) et une autre chanson, California, au printemps dernier. La chanteuse aimait bien l'idée de sortir trois «chansons d'automne» qui formaient un tout, mais qui ne se retrouveront pas nécessairement sur son futur album. Écrire ces chansons lui aura permis de ne pas perdre la main - «C'était difficile de se poser pour faire un album, on n'était jamais au même endroit longtemps» -, et tous ces spectacles lui ont permis de prendre de l'expérience. «J'ai gagné beaucoup en confiance sur scène. Si j'avais commencé avec un album et que j'étais partie en tournée, je me serais sentie perdue. Ç'a été un apprentissage naturel et fluide.»

L'album

Bonne nouvelle: Charlotte Cardin promet un nouvel album pour avril 2019. La plupart des chansons sont déjà prêtes - «il en manque quelques-unes», précise-t-elle -, elle prendra donc le début de l'année pour les écrire et finaliser l'ensemble. Et elle a bien hâte de le sortir. «Ça fait trois ans qu'on se promène avec sensiblement les mêmes chansons, le même message, la même bulle de création. Ça va faire du bien.» On devrait y retrouver le même ratio de compositions en anglais et en français (deux pour un environ) - «C'est encore difficile, mais j'ai un peu plus confiance en mon écriture en français» - et la même ambiance électro-pop. «J'aime prendre des styles classiques et ajouter des influences modernes, et on va continuer de jouer là-dessus. Il y aura aussi de la guitare, c'est nouveau, et ça va emmener les chansons dans d'autres directions.» Elle repartira bien sûr ensuite en tournée, au Québec, aux États-Unis et en Europe. «On verra où l'album nous mènera.»