C'est le rêve de tout musicien: gagner sa vie avec sa musique. Mais après plusieurs cycles d'albums et de tournées, il faut parfois raviver la flamme. Et pourquoi pas avoir des enfants? Les trois gars du groupe montréalais Plants and Animals sont passés par là. Entrevue pour la sortie de leur quatrième album lancé vendredi, Waltzed in from the Rumbling.

«Faire de la musique et pas faire un album.»

C'est par ces mots que le chanteur Warren Spicer décrit l'état d'esprit dans lequel ses potes folk-rockeurs et lui ont fait germer leur quatrième chapitre musical, Waltzed in from the Rumbling.

Warren Spicer, Nicolas Basque et Matthew Woody Woodley ont beaucoup tourné avec leurs trois premiers albums, Parc Avenue (2009), La La Land (2010) et The End of That (2012). Ensuite, les trois amis trentenaires ont décidé de prendre leur temps. Pour participer à différents projets parallèles, pour faire des enfants à peu près en même temps (qui fréquentent tous la même garderie!) et pour sortir un album abouti qui sort quand il est prêt et non à une certaine date de tombée.

«Pour se renouveler et aller au bout de ses idées, il fallait se sortir du carcan où l'on sort un album rapidement après la tournée», explique Nicolas Basque.

Comment? En travaillant sur commande au service d'autres musiciens. Warren Spicer a réalisé les albums de Ludovic Alarie et de Katie Moore, alors que Nicolas Basque a accompagné à la guitare Philémon Cimon et Marie-Pierre Arthur, entre deux contrats de théâtre et une participation à l'émission de télévision Stéréo pop. Quant à Matthew Woody Woodley, il a joué de la batterie pour Basia Bulat et Daniel Isaiah. «Nous sommes une famille, mais il fallait faire autre chose dans la musique et dans nos vies», dit ce dernier.

Famille musicale

Quand ils avaient du temps libre, Warren Spicer, Nicolas Basque et Matthew Woody Woodley se retrouvaient au studio MIXART sous l'oreille attentive de Nicolas Petrowski. Sans pression. Sans attentes.

Entre-temps, les membres de Plants and Animals se sont enracinés dans la communauté musicale de Montréal. En studio, il ont accueilli le claviériste touche-à-tout François Lafontaine (Galaxie), le bassiste Mishka Stein (celui de Patrick Watson) et la choriste-percussionniste Adèle Trottier-Rivard (la fille de Michel Rivard, qui tourne avec Louis-Jean Cormier). «Elle nous suivra en spectacle», annonce Nicolas Basque.

«Des collaborations casual et organiques», dit Matthew Woody Woodley avec un mélange de français et d'anglais, à l'image de la grande famille musicale de Plants and Animals.

C'est connu: un feu brûlant anime le trio sur scène (à voir au Corona le 15 septembre). Résultat: «il faut atteindre la bonne performance en studio», indique Warren Spicer.

Sans compromis

Nous sommes dans un période assez pop et convenue en musique, où l'on devine parfois les chansons qu'un artiste aimerait voir choisies par un superviseur musical. Or, Waltzed in from the Rumbling est de ces rares albums sans compromis qui tendent malgré tout la main à celui qui l'écoute.

Nicolas Basque cite les accords de guitares africaines sur No Worries Gonna Find Us, chanson dotée d'un crescendo typique de Plants and Animals. Le piano d'All of The Time donne un oumf soul au tiers du parcours, après Stay qui s'ouvre de façon épurée. Sinon, Je voulais te dire compte autant de vies que ses sept minutes, avec une touche gainsbourgienne.

«On voulait de petits moments lo-fi personnels et de grands moments qui éclatent», souligne Warren Spicer, qui compose ses paroles habituellement de façon spontanée en chantant.

«Le résultat est plus important que l'idée de départ», dit-il.

Voilà une maxime inspirante pour conclure une entrevue.

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FOLK-ROCK. Waltzed in from the Rumbling. Plants and Animals. Secret City Records.

IMAGE FOURNIE PAR SECRET CITY RECORDS

Waltzed in from the Rumbling, de Plants and Animals