Difficile à définir, à suivre, pas assez cohésif... Nombreuses sont les critiques que les artistes un peu touche-à-tout peuvent entendre. Trop souvent, on leur demande de s'approprier un style pour que les admirateurs puissent les comprendre et tisser des liens, mais demander cela à Ayrad serait tout simplement une erreur. Le sextuor, qui définit sa musique comme une «fusion de rythmes andalous et berbères mêlés à des grooves reggae, raï et latins», était finaliste aux Juno pour l'album musique du monde de l'année.

Ayrad, c'est d'abord la rencontre d'Annick Beauvais (choeurs et hautbois) et Hamza Abouabdelmajid (chant et guitare). «Dès notre première rencontre, je savais qu'on allait faire une longue route ensemble», dit Hamza qui se rappelle la première fois qu'il a vu Annick au bar Les Bobards. Les deux ont alors commencé à collaborer et chacun a intégré l'univers de l'autre.

Armé de sa guitare, Hamza puise dans ses origines musicales andalouses et y ajoute des chants berbères. À cela se mêlent les arrangements de hautbois d'Annick. Très vite, le binôme a recruté quatre multi-instrumentistes: Anit Ghosh (violon et voix), Kattam Laraki-Côté (percussions et voix), Bertil Schulrabe (batterie et percussions) et Gabriel Brochu-Lajoie (basse, clavier et voix). Ayrad était né.

Selon Kattam, leur musique est mélangée, mais tire son inspiration de celle du Maghreb, ce qui crée un univers entraînant et festif.

Une idée qui se révèle quand le groupe fait une courte prestation privée pour La Presse. Outre le plaisir incontestable, on remarque à quel point chaque musicien apporte son univers et ses connaissances dans le processus créatif, sans jamais créer de cacophonie. Leur secret? Leur amour des musiques du monde.

«Chaque musicien maîtrise très bien son style et apporte une tonalité très distincte, explique Hamza. C'est ce qui donne l'originalité d'Ayrad. La tonalité qu'on donne, c'est live et pas studio, et c'est cette atmosphère que l'on a recréée pour l'album.»

Cette originalité est essentiellement due aux différents parcours des artistes, lesquels, en travaillant ensemble, créent une musique aux racines marocaines urbanisée. «Bertil et Gabriel [basse et batterie] ont beaucoup d'expérience dans des groupes de rock, et à côté de ça, il y a la finesse du hautbois et du violon», résume Anit.

Le collectif interprète aussi bien du matériel original composé par Hazam que du répertoire maghrébin, arabo-andalou ou juif-marocain. Quand on demande à Hazam ce qui l'inspire pour l'écriture de ses textes, sa réponse est simple: «La vie!», tout en avouant néanmoins beaucoup aimer parler des femmes...

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Ayrad sera en concert au Théâtre Fairmount le 28 mars, à l'occasion du Festival de musique du Maghreb, qui se déroule les 26, 28 et 29 mars.