Pendant que la majorité de leurs collègues jouaient dans la fosse d'Il Trovatore, quatre musiciens de l'OSM donnaient le concert inaugural de la série Musique et Littérature. Conçue par Stéphane Lépine, cette nouvelle initiative de l'OSM comprend six événements dont le premier avait lieu dans l'auditorium de 300 places de la Grande Bibliothèque; pour les cinq autres, on ira à la Maison symphonique.

Ce premier programme jumelait France et Québec, la plus grande place allant à la France, côté musique, et au Québec, côté littérature.

James Hyndman -le «crâne» sans doute le plus connu de notre télévision- lisait les textes. Son nom est certainement à l'origine de cette salle presque comble que l'OSM avait attirée à la musique de chambre à 18h30, heure où les gens sont habituellement à table.

Natif d'Allemagne et bientôt 50 ans, le comédien lut -ou plutôt dit avec naturel et sans avoir l'air de lire- des textes de plusieurs de nos poètes, dont Saint-Denys Garneau, Nelligan et Gaston Miron. Sa diction française est irréprochable. Il n'y a qu'un mot qu'il ne prononce pas correctement et c'est le mot «musique». Lorsqu'il annonça La voix de l'oiseau, d'Anne Hébert, quelqu'un, dans la salle, lança un «pit-pit» digne d'une cour d'école. Le comédien se figea dans un sourire gêné, regarda la salle pendant un bon moment, puis répéta le titre, cette fois sans incident.

La partie musicale comprenait, en création, deux extraits (textes de Garneau et de Miron) du cycle Les Chants amoureux que le Marseillais Régis Campo, présent parmi l'auditoire, a destiné à la curieuse combinaison baryton-célesta-quatuor à cordes. Stephen Hegedus chanta d'une voix ferme et avec une belle diction sur un foisonnement de dissonances des quatre cordistes et le célesta presque inaudible de Louise-Andrée Baril.

Habile triptyque néoclassique de 1958, le premier Trio de Clermont Pépin s'inspire de poèmes d'ici et d'ailleurs, mais sans les faire entendre. Le programme (une heure et demie sans entracte) se terminait par une autre oeuvre purement instrumentale, le premier Quatuor pour piano et cordes, op. 15, de Fauré. Les musiciens de l'OSM ne s'y montrèrent pas plus grands chambristes que dans ce qui précédait, mais la blonde Louise-Andrée, prenant cette fois le contrôle de la situation, les entraîna dans une lecture passionnée.

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MUSIQUE ET LITTÉRATURE.

Mardi soir, Auditorium de la Grande Bibliothèque.

Présentation: OSM.