Tradition, quand tu nous tiens: pour la 11e année, le rockeur Éric Lapointe a défoncé 2011 avec « ses chums «, concluant du coup une série de quatre «Party des Fêtes». Pas de filles sur scène; que de la testostérone avec frérot Hugo, Jonas et surtout le patriarche Michel Pagliaro, venu donner une solide leçon de rock'n'roll à ses contemporains.

La tournée de Lapointe s'est terminée là où elle avait débuté le 17 décembre: au Métropolis. Pas bondée mais bien remplie, la salle de la rue Sainte-Catherine était électrisée avant même le début du concert. Des fans de toutes les générations s'étaient donné rendez-vous au centre-ville pour l'occasion.

On imagine que l'ambiance a été tout aussi festive pour les deux escales précédentes, à la salle Albert-Rousseau de Québec le 23 décembre et à l'hôtel La Saguenéenne de Chicoutimi - le patelin des Lapointe, qui ont attiré plus de 1600 spectateurs le 29 décembre. Usée, la formule? Un peu, certes. Mais toujours aussi appréciée par les fans.

Par les musiciens aussi. À les regarder bomber le torse sur scène, c'était évident. Notre hôte en premier lieu, qui venait tout juste de recevoir un disque d'or (40 000 exemplaires vendus), un mois après la sortie de son sixième album studio, Le ciel de mes combats. Joyeux Noël!

Ce nouvel album a permis à Lapointe d'intégrer quelques nouvelles chansons à son répertoire du temps des Fêtes, répertoire autrement semblable à celui des dernières moutures. Bobépine. Minuit, chrétiens, chanson d'église transformée en chanson à boire. Merry Christmas (War is Over) de Lennon au rappel. Les classiques du rockeur: Terre promise, Loadé comme un gun, N'importe quoi, Les Boys et Marie-Stone à la toute fin. Des airs de déjà bu, que les fans boivent encore jusqu'à la lie...

Jonas et Pag ont évidemment ajouté leur grain de sel à la recette du temps des Fêtes. Le concert a débuté peu après 22h, avec un Lapointe impérial et dans une forme resplendissante. Des hommes qui tombent, du plus récent album du chanteur, puis Les malheureux, deux titres bien musclés, ont donné le ton à la soirée. Peu après, Lapointe a présenté au public son chum Jonas, venu pousser Big Slice, puis Rebel de Billy Idol avec son hôte. «On a décidé que c'était une chanson de Noël!» a tonné Lapointe. Bonne version.

Tout cela n'était qu'un apéritif avant l'arrivée du vétéran Pag, qui a montré aux musiciens (neuf sur scène, avec la section de cuivres) et aux fans comment on fait ça, du rock, au Québec. Menaçante version de Dangeureux, en duo avec Lapointe. Puis L'espion. Pagliaro est réapparu plus tard en soirée, offrant, aux premières minutes de la nouvelle année, les immortelles Une émeute dans la prison, J'entends frapper et Les bombes. Avec sa longue tignasse grise, ses lunettes fumées et sa fidèle guitare, Michel Pagliaro a volé le show. La nouvelle année amènera-t-elle un nouvel album? La semaine des quatre jeudis tombe en 2011, non?

Une bonne trentaine de chansons plus tard, nul doute que les fans en ont eu pour leur argent. Généreux comme toujours, virils et enjoués, Lapointe et ses chums ont inauguré 2011 avec conviction. Le rockeur se paie maintenant de petites vacances, puis convie ses fans les plus fidèles à une série de concerts sur la plage de Cuba, le temps d'un Super Beach Party à Lapointe, du 4 au 12 février.