Beirut, c'est d'abord et avant tout l'ancrage musical du bourlingueur Zach Condon. Près de quatre ans après un No No No dont la réponse a conséquemment été négative, force est d'admettre que le Néo-Mexicain devenu new-yorkais puis berlinois a retrouvé l'inspiration.

Dans son calepin, le folk-trotteur cumule cette fois des souvenirs d'Allemagne et d'Italie, où il a partagé son temps et l'enregistrement de Gallipoli, chanson-titre empruntée à une ville des Pouilles dont l'esprit de religiosité teinte l'album.

Si l'amour du troubadour pour les airs balkaniques ne se dément pas, fanfare de cuivres à l'appui, on redécouvre surtout la finesse des compositions des premiers albums (Gulag Orkestar, The Flying Club Cup).

Il faut dire que Condon a pu renouer avec son vieil orgue Farfisa, instrument caractéristique qu'il avait égaré il y a au moins une décennie. Se dégage des 12 pièces une rassurante chaleur, un ami que l'on retrouve dans sa superbe et qui nous prend par la main en pays étrangers. Cette fois, on dit oui, oui, oui.

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FOLK. Gallipoli. Beirut, 4AD.