Il fait gris, il fait froid et la déprime automnale vous atteint de plein fouet. Rassurez-vous, l'antidote parfait existe grâce à ce premier album de la chanteuse belge Angèle, qu'on a découverte avec son méga tube La loi de Murphy l'été dernier - elle a même assuré la première partie du spectacle d'Hubert Lenoir lors des Francos de Montréal en juin.

Dans Brol - un mot d'argot belge qui signifie bordel -, Angèle livre son electro-pop mélodique et hyper accrocheuse avec un sourire dans la voix, une voix ronde qui s'égare parfois de manière troublante du côté des notes basses.

Mais derrière la légèreté des refrains se cache un petit côté acidulé franchement addictif. À 22 ans, la douée musicienne et bidouilleuse de sons tourne son regard sur les travers du monde qui l'entoure, qui carbure aux like et à la fame (La thune, Victime des réseaux), et sur une jeunesse qui cherche l'amour et qui ne s'arrête plus aux définitions de genre (Jalousie, Ta reine).

Angèle carbure à l'ironie mais aussi à l'autodérision - elle-même a connu le succès d'abord grâce aux réseaux sociaux -, et s'empare aussi de sujets de société sérieux d'une manière ludique.

Balance ton quoi, une référence au mouvement #metoo, est par exemple un monument d'humour baveux qui frappe très fort là où ça fait mal. Quand pop rime avec intelligence, le mélange est franchement dangereux.

* * * 1/2

ELECTRO-POP. Brol. Angèle. Angèle VL.