Dès le début, il y a eu méprise... ou reprise au Québec: La poupée qui fait non, premier tube de Michel Polnareff sorti en 1966, avait été popularisé par les Sultans. Icône du yéyé en France avant de devenir faiseur de tubes tous styles tous azimuts, aimé jusqu'à à Tokyo et Los Angeles, le mec reste relativement peu connu en Amérique francophone.

En témoigne cette palissade de 23 CD, albums studio et enregistrements publics. Vieux motard que jamais? Pour le meilleur et pour le pire de Polnareff, plongeons dans cette discographie considérable, construite et défendue par une créature étrange, étrangement prolifique.

À ce septuagénaire aux boucles blondes peroxydées que l'on pseudo-nomme «amiral», on doit une pléthore de tubes français ou franchouillards -  Ça n'arrive qu'aux autres, Hey You Woman (adaptée par Lucien Francoeur et Aut'Chose), On ira tous au paradis, Je suis un homme, il y en a tant!

Ses premiers albums flirtent avec la folk pop américaine des années 60 importée dans l'Hexagone avant qu'il ne se perde (et ne se retrouve parfois) dans un épais buisson de tendances: psychédélisme hippie, ballades inspirées d'Elvis ou de Roy Orbison, R & B, gospel, blues, faste orchestral à la Michel Colombier, chant choral baroque, country, hard rock ou métal, jazz ou funk...

Façon Polnareff, cette absorption massive de culture anglo-américaine a néanmoins passé l'épreuve du temps pour ainsi devenir bien française... malgré ses contours ringards et fluorescents.

* * * 1/2

POP FRANÇAISE. Pop rock en stock. Michel Polnareff. Universal. 23 CD.