«Retapé», «remis sur pied», Renaud Séchan a survécu à de puissants cyclones éthyliques, démêlé les spaghettis de ses neurones, s'est remis à la tâche.

Contre toute attente, il dresse sa carcasse esquintée, envoie paître ses fossoyeurs médiatiques, balance affectueusement à ses fans «sauvageons» 14 chansons pur jus.

«Toujours vivant, toujours la banane, toujours debout, toujours là», martèle-t-il. Le ton est le même qu'on lui connaît. Le son est le même, folk-rock seventies, un brin de celte, un doigt de java, musiques signées Michaël Ohayon, Jean-Pierre Buccolo et autres Renan Luce.

Voilà le carnet d'un sage libertaire, empathique pour ses concitoyens balafrés, musulmans, juifs, laïques, trop vieux, trop fragiles, pour ceux qui fredonnent et ronronnent, pour sa petite fille Héloïse, pour Fabien, Karim, pour les victimes du djihad, pour les flics étonnamment sympathiques.

Grosso modo, le chanteur leur recommande de cheminer malgré tout dans cette chienne d'existence, traverser cette époque immonde, parce que «même si mon amour s'en va, même si tout est moche parfois on est mieux dans la vraie vie».

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CHANSON. Renaud. Renaud. Parlophone/Warner Musique.