Les Innocents, dont la pop franco a fait trembler les colonnes du temple hexagonal dans les années 90, n'ont rien perdu de leur superbe.

Pièce à conviction: ce Mandarine, fruit charnu et sucré de deux ans de travail et quinze ans de latence. Dix titres, quatre mains, deux voix, et surtout, une réconciliation artistique longuement espérée.

Celle de J.P. Nataf et de Jean-Christophe Urbain, architectes des vieux tubes Jodie, L'autre Finistère ou encore Un homme extraordinaire.

Les ballades acoustiques Les philarmonies martiennes et Love qui peut, qui se succèdent en ouverture, sont faites du même bois, de celui qui réchauffe, rallume, rassemble.

Nous reviennent la complicité mythique de Simon and Garfunkel (Erretegia), les vents d'hier soufflés par Harry Nilsson et des relents discrets de pop anglo-saxonne.

Verdict: passés de quatuor à duo, les Innocents sont «découpables», et ce, sans que leur essence en soit le moindrement altérée.

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POP. Les Innocents. Mandarine. Jive Epic.