On succombe rarement à un album de Catherine Durand dès la première écoute. Son chant gracile, peu tenté par les épanchements vocaux à la mode, impose à ses disques un mouvement calme qui ressemble à de l'uniformité.

Sur Les murs blancs du Nord comme sur ses deux albums précédents (Diaporama et Coeurs migratoires), la beauté et les émotions fines se trouvent dans les détails. Dans la délicatesse de la voix, bien sûr, dans les mots soupesés - mais sans lourdeur - et, dans ce cas-ci, sous les doigts de François Lafontaine. Le claviériste de Karkwa est partout sur ce disque: aux claviers, à l'orgue B3, au Wurlitzer, au synthé Moog et même à la guitare acoustique (sur L'aube attendra). Sa touche contribue à enrober plusieurs chansons d'un psychédélisme doux. Ce souffle qui pousse dans le dos de la chanteuse donne parfois l'impression que Catherine Durand et ses musiciens (les autres sont Jocelyn Tellier et Robbie Kuster) ne sont pas exactement en symbiose: elle veut rester les pieds sur terre et eux menaçent de s'envoler... Ce léger déséquilibre ne lui fait cependant pas perdre pied.

Catherine DURAND

FOLK

Catherine Durand

Les murs blancs du nord

*** 1/2

Katmusic

À télécharger: Mon coeur te portera