Un peu de rattrapage avant l'avalanche de nouvelles parutions d'automne. Ce EP nous habitait depuis sa sortie au printemps dernier, le genre de disque qu'on écoute distraitement une première fois, avant d'y revenir et d'en saisir la portée.

Surprise: d'autres aussi ont été charmés par les  douces compositions folk à caractère historique du jeune Écossais Kenny Anderson, alias King Creosote, puisque l'album a été retenu dans la courte liste des nominations du Mercury Prize britannique. Ainsi, la valeur de Diamond Mine réside autant dans les minimalistes compositions d'Anderson, dans sa fragile interprétation, tout en retenue, que dans le travail d'habillage sonore de Jon Hopkins, compositeur de musiques de film et de musique électronique, ainsi que collaborateur de Brian Eno.

L'album s'ouvre sur un piano qui semble jouer dans un café, pour l'instrumentale First Watch, et s'enchaîne ensuite dans la longue et magnifique complainte John Taylor's Month Away. Hopkins prend les simples lignes de guitares et d'harmonium, les plonge dans un environnement de musique concrète (bruits ambiants, sons de conversations, sourds drones) et le charme opère. Un disque d'orfèvre, précieux, dans lequel on plonge comme John Taylor s'embarque dans un long voyage sur mer.

FOLK

KING CREOSOTE & JON HOPKINS

Diamond Mine

*** 1/2

Domino Recordings