Avec sa trame sonore du jeu vidéo Chaos Theory - Splinter Cell 3, le musicien et compositeur électronique Amon Tobin avait joué d'audace tout en démontrant combien son univers musical «collait» bien aux images en mouvement, idée poursuivie sur Foley Room (2007), inspiré de la musique pour films. Isam semble à cheval entre ces deux disciplines - musiques de film et de jeux vidéo -, et c'est tout le problème de ce septième album en carrière.

Décrit par l'intéressé comme de la «sculpture sonore», Isam semble être davantage un exercice de style et une expérimentation avec les matériaux sonores qu'une collection de compositions animées par une quelconque structure narrative. Dit plus clairement, si vous avez un bon système de son ou des écouteurs haute-fidélité, Tobin va vous en mettre plein le gueule. Nous sommes dans un jeu vidéo futuriste... mais sans manette dans les mains.

Malheureusement, d'un point de vue rythmique, harmonique ou mélodique, Tobin s'est totalement égaré en cours de route : on se lasse très vite des morphologies sonores qui évoluent dans nos tympans.

La performance audio-visuelle qu'il présentera à MUTEK dans quelques semaines pourrait rectifier le tir : il manque la dimension visuelle à cette musique néanmoins technologiquement épatante.

ÉLECTRO

AMON TOBIN

Isam

**1/2

Ninja Tune