Les atomes confirment ce qu'on pense depuis la publication de Moon Grill, enregistrement live en studio paru en juin 2009: Martin Léon se trouve dans une espèce d'état de grâce depuis quelques années.

Cet essor créatif s'affirme depuis Le facteur vent, disque qu'il a lancé en 2007, après un silence discographique de cinq ans. Son univers musical, bien qu'encore tributaire du folk, se déploie comme jamais sur Les atomes : groove omniprésent, glissement doucement funky, envies rock savamment retenues et arrangements élégants et imagés. Son cinéma sonore, romantique, aérien et empreint de spiritualité, profite ici à plein du doigté remarquablement inspiré de Martin Lizotte, dont le jeu au piano et aux claviers contribue grandement à l'aura poétique et charnelle du disque.

Presque tous les morceaux d'ailleurs sont empreints d'une tension sensuelle. Même dans ses élans les plus méditatifs (Un lac). Mais si Les atomes parle au corps, c'est sa portée poétique de ce qui en fait un grand disque. Jamais Martin Léon n'avait fait preuve d'une telle poésie au plan de la langue. «Je ne suis pas quelque rôle à saveur de blason/Je suis le jeu de lumière derrière les saisons», dit-il à la fin de L'invisible. C'est ce qu'on retient de Les atomes: une oeuvre profondément fine et intime, qui explore ce qui nous relie à l'Autre, à la nature et aux éléments.

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FOLK-CONTEMPORAIN  Martin Léon  Les atomes  La Tribu / Sélect