Il arrive enfin, le Biolay nouveau auquel les Français ont goûté déjà depuis octobre dernier. L'oeuvre lui vaut trois nominations aux Victoires de la musique, et elles ne sont pas volées: le texte inventif, les mélodies, les arrangements brillants, enveloppants (et drôlement rétro, avec ces solos de sax !), tout ici est d'un raffinement qui fait oublier l'ambition de cet album double à la trame narrative s'articulant autour d'une chute sentimentale racontée sur un mois, du 15 août (deuxième titre, premier CD) au 15 septembre (dernier titre, deuxième CD).

Toutes les comparaisons sont forcément réductrices, mais s'il faut chercher des similarités, pensons au Gainsbourg (son style de voix force d'ailleurs un peu trop la comparaison) de L'homme à la tête de chou. Un disque étonnamment varié, particulièrement sur le deuxième CD aux références musicales plus diversifiées, qui sait garder une fascinante unité, dans le son et le ton. La Superbe s'adopte aisément, dès la première écoute; or, ce n'est qu'après deux ou trois rotations qu'on mesure toute la profondeur du travail, en se penchant sur les textes, se laissant habiter par ces fines et efficaces mélodies. Superbe, c'est le mot.

EXTRAIT : Night Shop

CHANSON

BENJAMIN BIOLAY

La Superbe

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Naïve