Une décennie après son dernier album de compositions originales, Sigur Rós revient avec un album moins « rock » porté par les violons.

L’étiquette post-rock ne convient peut-être plus à Sigur Rós, constate-t-on à l’écoute d’ATTA, disque lancé sur les plateformes de diffusion vendredi (des versions physiques sont attendues à l’orée de l’automne). Il faut attendre le quatrième morceau, Klettur, pour qu’une rare pulsation rock se fasse entendre. Sur ce récent disque, les Islandais ne sonnent plus comme le « power trio » de Kveikur (2013), mais comme un orchestre de chambre cosmique.

En annonçant la sortie de ce disque, Sigur Rós avait prévenu ses admirateurs qu’il serait plus orchestral qu’à l’ordinaire. Il est en effet marqué par la présence des violons et celle d’une section de cuivres qui, elle, se fait en général plus discrète même si elle colore élégamment les musiques évanescentes sur lesquelles Jonsi (chant et guitare) pose sa voix haut perchée qui danse le ballet dans sa langue inventée.

Il y a quelque chose de solennel, voire de quasi religieux, dans la musique de Sigur Rós depuis longtemps. Comme une envie de transcendance, ou à tout le moins de prier pour que tous les feux qui brûlent ne mangent pas tous les arcs-en-ciel. C’est l’évidence sur Andra, morceau ponctué de guitare acoustique, mais surtout porté par les cordes et des chœurs délicats et qui traduit l’autre quête qui guide Jonsi, Kartan Sveinsson (instruments divers) et Georg Holm (basse) : celle de la beauté.

Et oui, c’est beau.

La surprise est passée depuis longtemps. Sigur Rós ne nous surprendra sans doute plus jamais autant qu’avec Agaetis Byrjun, lancé en 1999. Ce n’est pas important. Sa musique, empreinte de sérénité malgré l’inquiétude, cherche à nous réconforter et met une lumière douce dans le cours des jours. C’est ce qui compte. C’est ce qui fait du bien.

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ATTA

Post-rock

ATTA

Sigur Ros

Von Dur Limited/BMG

7/10