La jeune Maria Dueñas propose un Beethoven apollinien pour ses débuts chez Deutsche Grammophon.

Le quatrième programme de la prochaine saison de l’Orchestre Métropolitain (17 et 18 novembre) permettra au public montréalais de faire la connaissance de la violoniste prodige espagnole Maria Dueñas, qui ressuscitera le Concerto pour violon du Norvégien Johan Halvorsen (1864-1935).

Née à Grenade en 2002, la violoniste a signé l’an passé un contrat avec la prestigieuse étiquette allemande Deutsche Grammophon après avoir remporté haut la main le Concours Yehudi-Menuhin. Le label jaune lui a déroulé le tapis rouge pour son premier album, lui offrant d’enregistrer rien de moins que le Concerto pour violon de Beethoven avec l’Orchestre symphonique de Vienne sous la direction de Manfred Honeck, chef de l’Orchestre symphonique de Pittsburgh.

L’ensemble autrichien et la soliste andalouse nous gratifient de sonorités royales. Le Stradivarius de Dueñas produit un son luxuriant et chaleureux sous la voûte de la Salle dorée du Musikverein de Vienne.

Il faut toutefois aimer son Beethoven très étale, très apollinien. On est plus du côté de Mutter/Karajan que des versions plus cursives, dionysiaques de Heifetz/Munch, Tetzlaff/Zinman ou Faust/Abbado par exemple, réalisées en près de 10 minutes de moins que Dueñas/Honeck (12 pour Heifetz !).

On aimera peut-être un premier mouvement plus conquérant, un Larghetto plus allant ou un Rondo plus joueur, mais dans le genre, c’est très bien fait. Chaque note du violon se déploie avec plénitude, et Honeck fait chanter magnifiquement son orchestre, avec une tranquillité qui n’est jamais léthargie. Et fait rare, c’est la violoniste qui propose ses propres cadences.

L’album, nommé Beethoven and Beyond, est complété par des pièces de genre pour violon et orchestre (des transcriptions pour certaines), dont la Havanaise de Saint-Saëns, le Liebeslied de Kreisler et la Légende de Wieniawski. Toutes des œuvres où les qualités susnommées de la soliste sont à leur apogée.

Idée originale, la violoniste ajoute également à son programme les cinq cadences du premier mouvement du concerto de Beethoven composées par Kreisler, Wieniawski, Spohr, Saint-Saëns et Ysaÿe.

Extrait de Kreisler : Liebesleid

0:00
 
0:00
 
Beethoven and Beyond

Musique classique

Beethoven and Beyond

Maria Dueñas et l’Orchestre symphonique de Vienne

Deutsche Grammophon

8,5/10