S’éloignant de la forme chansonnière, Dom La Nena offre un premier album sans paroles, plein de grâce et de douceur.

On ne devrait pas s’étonner de n’entendre aucune parole sur Leon, le plus récent album de Dom La Nena. Elle a trempé son archet dans la musique instrumentale sur Tempo (2021), qui comptait notamment une valse triste, et avait exprimé clairement le sentiment de libération qu’elle avait ressenti en s’affranchissant des textes.

Leon (c’est le nom qu’elle donne à son instrument) met à profit tout le bagage de la musicienne d’origine brésilienne. L’ancienne élève de Christine Walevska, la « déesse du violoncelle », renoue avec ses racines classiques, tapote parfois de corps de son instrument et dessine des morceaux volontiers lyriques, constitués d’une superposition de pistes aux mélodies amples ponctuées par des cordes pincées.

Qu’elle propose une valse ou des pièces plutôt néo-classiques, Dom La Nena mise exclusivement sur la voix de son instrument. Leon est aussi une espèce de voyage dans le temps, son approche évoquant tantôt des musiques plus anciennes (Février), d’autres plus modernes (Longe, la seule dont l’atmosphère est légèrement trafiquée), mais toutes témoignent d’une envie de paix intérieure. Plus doux que vraiment mélancolique, Leon est un disque du matin. Ou la bande sonore indiquée pour un jour de grisaille qu’on souhaite apaiser.

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Leon

Musique instrumentale

Leon

Dom La Nena

SabiĂ 

7/10