Le groupe Fleetwood Mac est en deuil. L’auteure-compositrice Christine McVie est morte mercredi à l’âge de 79 ans, à la suite d’une « courte maladie ».

Un communiqué publié sur la page Facebook du groupe, « de la part de la famille », a annoncé officiellement mercredi la mort de la chanteuse.

« Elle est décédée sereinement à l’hôpital ce matin, à la suite d’une courte maladie. Elle était en compagnie de sa famille. Nous aimerions que tous gardent Christine dans leur cœur et se souviennent de la vie de cet incroyable être humain, de cette admirable musicienne aimée de tous », affirme le message.

Christine McVie était un rouage essentiel de la formation anglo-américaine fondée à la fin des années 1960. Son timbre chaleureux et ses chansons mid-tempo aux textes poignants ont joué un rôle crucial dans la signature du groupe et ajouté une touche de mélancolie aux albums multimillionnaires enregistrés à la fin des années 1970 Fleetwood Mac (1975), Rumours (1977) et Tusk (1979).

Dans une lettre écrite à la main, diffusée mercredi sur Twitter, l’autre voix féminine de Fleetwood Mac, Stevie Nicks, a expliqué avoir perdu sa « meilleure amie au monde » depuis l’année de leur rencontre, en 1975. « Je ne savais même pas qu’elle était malade… jusque tard samedi soir, ajoute la chanteuse, visiblement affectée. On se revoit de l’autre côté, mon amour. Ne m’oublie pas. »

Née Christine Perfect, la musicienne britannique se fait connaître à la fin des années 1960 au sein du groupe de blues rock Chicken Shack, avec qui elle enregistrera deux albums.

En 1968, elle épouse le bassiste de Fleetwood Mac, John McVie, dont elle conservera le nom de famille même après leur séparation. Elle rejoint officiellement la formation en 1970, après le départ de son fondateur Peter Green.

Seule femme dans un groupe d’hommes, Christine McVie ne vole pas la vedette, loin de là. On la retrouve déjà dans ce rôle de musicienne réservée, cachée derrière son piano, interprétant à l’occasion une de ses compositions, parfois calmes, parfois plus rock. Ce sont les années sombres du groupe, marquées par les allées et venues d’une demi-douzaine de guitaristes et un succès commercial très relatif.

Tout change avec le déménagement du groupe aux États-Unis (1974) et l’arrivée de la chanteuse Stevie Nicks et du guitariste Lindsay Buckingham. La rivalité féminine appréhendée n’a pas lieu. Alors que la flamboyante Nicks devient la star incontestée de la formation, la discrète Christine McVie s’épanouit dans son rôle de soutien.

Elle s’impose ainsi comme une pièce importante du puzzle. Pendant la période faste du groupe, où les succès s’enchaînent au palmarès (1975-1989), ses ballades pop-rock introspectives et sa voix enveloppante servent de parfait contrepoint aux sparages de ses collègues. Des morceaux comme Don’t Stop, Oh Daddy, Over My Head, You Make Loving Fun, Warm Ways, Over & Over, Honey Hi ou Brown Eyes n’auront pas le même impact commercial que les chansons de Stevie Nicks (Rihannon, Dreams), mais comptent toujours parmi les plus beaux titres de Fleetwood Mac.

PHOTO RICHARD DREW, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Fleetwood Mac en 1978. De gauche à droite : Lindsey Buckingham, Stevie Nicks, Christine McVie, Mick Fleetwood, John McVie.

Après l’album The Dance, paru en 1998, Christine McVie quitte la vie de groupe et retourne habiter en Angleterre, où elle se recycle dans le chic bucolique, à écrire des chansons pour elle-même et rénover un vieux manoir de campagne. Sa retraite de Fleetwood Mac prend fin en 2014, quand elle rejoint le groupe pour une nouvelle tournée, avant d’enregistrer en 2017 l’album Lindsey Buckingham Christine McVie, qui deviendra son dernier enregistrement officiel et prétexte à une ultime tournée.

Christine McVie est le second membre de Fleetwood Mac à disparaître, deux ans après Peter Green.

C’est surtout la disparition d’une voix très personnelle. Qui n’a jamais recherché la lumière, mais a brillé parce qu’elle chantait avec le cœur.