Beyoncé trône au sommet des sélections pour les 65es prix Grammy, avec neuf citations. À sa suite : Kendrick Lamar, Adele, Harry Styles… et le Québécois Yannick Nézet-Séguin, cité cinq fois. Lumière sur les finalistes, parmi lesquels le Québec tient une belle place.

Beyoncé, reine des prix Grammy

Comme chaque fois lorsqu’un de ses albums est en lice, Beyoncé se démarque. Elle détient cette année le plus de chances de remporter des gramophones d’or. Nommée neuf fois, elle atteint ainsi les 88 citations en carrière, égalant le record détenu par son mari, Jay-Z. Elle est également l’artiste féminine comptant le plus de victoires, soit 28. Il ne serait pas étonnant de la voir battre un nouveau record lors de la cérémonie en février : il lui suffirait de remporter trois des neuf trophées à sa portée pour devenir l’artiste la plus récompensée de l’histoire des prix Grammy, tous genres confondus. Le grand atout de Beyoncé cette année est d’avoir proposé un album qui se qualifie dans les catégories dance/électro, les catégories R & B et celles qui englobent tous les genres. Comme en 2017, Beyoncé (avec Renaissance) est en chaude compétition avec Adele (nommée sept fois pour le disque 30) dans les grandes catégories. Harry Styles, cité six fois, est le seul autre artiste à être finaliste dans les catégories majeures, soit meilleur album, meilleur enregistrement et meilleure chanson.

Yannick Nézet-Séguin fait une grandiose récolte

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

Yannick Nézet-Séguin

Tout juste derrière les supervedettes Harry Styles, Future, DJ Khaled ou Mary J. Blige, tous finalistes six fois, le chef d’orchestre québécois Yannick Nézet-Séguin se taille une place parmi les artistes les plus souvent nommés cette année, avec cinq chances de remporter un trophée. Son nom figure dans les catégories du meilleur enregistrement d’opéra (deux citations), de la meilleure performance d’opéra, du meilleur recueil classique ainsi que du meilleur album vocal solo classique (en tant que pianiste). L’an dernier, celui qui avait déjà été nommé plusieurs fois par le passé a remporté son tout premier gramophone, pour le projet Price – Symphonies nos 1 et 3, sacré meilleure performance orchestrale de l’année. « Je suis plus que reconnaissant, sans mots, a-t-il écrit sur les réseaux sociaux après l’annonce, mardi. Je suis motivé et encouragé à continuer de faire ce que je fais avec tous mes incroyables collègues. »

Les autres représentants québécois

PHOTO FRANCESCA CEPERO, TIRÉE DU SITE D’ALLISON RUSSELL

Allison Russell

Le Québec fait très bonne figure cette année au chapitre des citations pour les prix Grammy. Parmi les cinq artistes québécois cités, on retrouve la Montréalaise Allison Russell. Nommée trois fois l’an dernier pour son album Outside Child, l’auteure-compositrice-interprète obtient cette fois deux sélections, pour la meilleure performance roots (avec Aoife O’Donovan, pour la chanson Prodigal Daughters) et la meilleure chanson roots (avec les auteurs Tim O’Brien et Aoife O’Donovan, pour la même chanson). Kaytranada, couronné deux fois en 2021, est de nouveau cité cette année pour le meilleur enregistrement dance/électro, pour sa chanson Intimidated (avec l’Américaine H.E.R.). L’album WE, d’Arcade Fire, est nommé dans la catégorie du meilleur album alternatif. Xavier Dolan, qui a réalisé le vidéoclip de la chanson Easy on Me d’Adele, pourrait remporter un gramophone pour son travail en tant que réalisateur et producteur.

Pas de surprises dans les « big four »

PHOTO VALERIE MACON, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Harry Styles

Aucune grande surprise cette année : tous les artistes majeurs de l’industrie musicale se sont trouvé une place dans les principales catégories, le « big four ». Aux côtés de Beyoncé, Adele et Harry Styles pour l’enregistrement de l’année, on retrouve ABBA, Mary J. Blige, Brandi Carlile (avec Lucius), Steve Lacy, Kendrick Lamar et Lizzo. La liste est très similaire pour l’album de l’année, avec Bad Bunny et Coldplay qui s’ajoutent aux compétiteurs à la place de Steve Lacy et Doja Cat. L’album Un Verano Sin Ti de Bad Bunny devient ainsi le premier disque entièrement chanté en espagnol à se retrouver cité dans cette catégorie. Pour la chanson de l’année, la pièce As It Was de Harry Styles se frotte à Break My Soul de Beyoncé, Easy on Me d’Adele, abcdefu de Gayle, All Too Well de Taylor Swift, Bad Habit de Steve Lacy, God Did de DJ Khaled, Just Like That de Bonnie Raitt et The Heart Part 5 de Kendrick Lamar. Le prix du meilleur nouvel artiste complète le « big four » : les Britanniques Wet Leg sont pressenties pour l’emporter.

Le rap sans les femmes et le country avec Taylor Swift

PHOTO SASCHA SCHUERMANN, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Taylor Swift

Si les prix Grammy donnent souvent aux admirateurs et aux experts des raisons de crier au scandale, les sélections cette année font peu de remous. Soulignons toutefois que tous les nommés pour la chanson rap et l’album rap de l’année sont des hommes. Megan Thee Stallion ou Nicki Minaj auraient notamment pu apparaître dans la liste ou dans une des autres catégories hip-hop. Les catégories country, contrairement au rap, font bien plus de place aux femmes, qui représentent au moins la moitié des nommés. Autre fait intéressant : en réenregistrant ses anciens albums, les « Taylor’s Versions », Taylor Swift, nommée quatre fois, est de retour parmi les artistes country. La pièce I Bet You Think About Me (Taylor’s Version) lui vaut une citation pour la chanson country de l’année.

La soirée des prix Grammy se tiendra le 5 février prochain.