Si vous n’étiez pas parmi les 40 000 festivaliers présents, c’est toute une performance d’Arcade Fire que vous avez manquée lors de la première journée du festival Osheaga.

Mais consolez-vous : la bande de Win Butler a annoncé un autre spectacle au Centre Bell le 3 décembre.

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Win Butler

« Montréal dans mon cœur », a crié à la foule Régine Chassagne à la fin de la chanson d’ouverture, Age of Anxiety I.

Ensuite, ce fut un feu roulant de souvenirs et de frissons avec Ready to Start, The Suburbs et Neighborhood #1.

De par le choix et le thème des chansons, il émanait du début du spectacle le sentiment réconfortant de se sentir à la maison. D’une grande intensité, les membres d’Arcade Fire étaient manifestement émus sur scène.

Pendant No Cars Go, il fallait voir Win Butler marteler let’s go alors que Régine Chassagne agitait son accordéon avec passion. C’était puissant !

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Win Butler et Régine Chassagne sur scène vendredi

Arcade Fire a interprété des pièces phares de ses six albums. La boule disco suspendue au-dessus de la scène a brillé de mille feux au son du doublé dansant Afterlife et Reflektor. D’Everything Now, le public a eu droit notamment à Creature Comfort.

La foule a pu reprendre son souffle pendant la ballade End of the Empire I-III, mais le spectacle est reparti en trombe avec The Lighting I, II. Nous avons écrit ces lignes en écoutant la fin du spectacle sans toutefois pouvoir le regarder. Le public scandait les « oh-oh, oh » de Wake Up juste avant qu’une forte pluie se mette à tomber.

15 bougies pour Osheaga

C’est Arcade Fire qui a approché l’équipe de programmation d’evenko quand les Foo Fighters ont annulé leur présence après la mort du batteur Taylor Hawkins.

Pour lancer les festivités du 15anniversaire d’Osheaga, c’était le groupe tout désigné en tête d’affiche.

À la fois Osheaga et Arcade Fire — deux grands symboles de Montréal – ont traversé admirablement l’épreuve du temps.

On peut en dire autant de Dan Boeckner, qui accompagne Arcade Fire pour la tournée de l’album WE.

Win Butler a pris la peine de le présenter, et surprise : la foule a eu droit à This Heart’s on Fire de son groupe Wolf Parade !

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Arcade Fire a joué devant quelque 40 000 festivaliers vendredi soir.

Tous incarnent l’âge d’or de l’indie rock, période faste pendant laquelle Osheaga est né. Or, des milliers de festivaliers présents vendredi étaient encore aux couches en 2006. Et c’est ce qui était beau à voir : le renouvellement du public (hormis l’omniprésence du commanditaire Garage).

Un site hyper fonctionnel

Sauf la pluie à la toute fin de la soirée, le temps a été parfait en cette journée ensoleillée pas trop suffocante. Il s’en est pris, des photos, devant les différentes vues majestueuses du fleuve Saint-Laurent.

Après trois ans de pause forcée (sauf une présentation en format réduit l’automne dernier), Osheaga reprenait ses droits au parc Jean-Drapeau à pleine jauge et en plein cœur de l’été. Ce n’est que la deuxième fois qu’Osheaga est présenté sur son site réaménagé et agrandi.

Ce qu’on appelle l’« expérience du festivalier » a été amélioré avec une offre alimentaire plus nombreuse et diversifiée. Seul bémol : il faut se rendre dans la zone YUL EAT, à côté de la sculpture de Calder, pour pouvoir boire une bonne bière. Cela devrait être possible sur tout le site.

Belle nouveauté : les scènes Verte et de la Vallée placées côte en côte à l’image des scènes principales où alternent les spectacles. La circulation entre les deux pôles y était efficace et fluide.

Un peu après 18 h, nous avons vu — de l’amphithéâtre naturel de la Plaine des jeux qui donne sur la scène Verte — le groupe australien Parcels. Son rock cadencé par du disco et qui plane avec des harmonies vocales était parfait sous le soleil de fin de journée qui plombait sur le fleuve et le pont Jacques-Cartier en arrière-plan.

Ensuite, nous avons attrapé les dernières pièces de la chanteuse pop britannique Charli XCX. À notre arrivée, la foule sursautait sur le tube d’Icona Pop sur lequel elle figure, I Love It.

Elle a enchaîné avec Yuck et Beg for You. La chanteuse britannique et ses danseurs avaient de l’énergie à revendre (presque trop, comme si c’était forcé) et il y avait trop de bandes préenregistrées.

Ensuite, les retrouvailles avec les Yeah Yeah Yeahs ont été épiques. Fidèle à son habitude, la grande Karen O habitait un costume de scène flamboyant et elle était possédée d’un feu intérieur au micro en susurrant les « ch-ch-ch-ch » emblématiques de ballades comme Cheated Hearts et Soft Shock. Le public a eu droit à deux nouvelles chansons qui figureront sur un nouvel album (à paraître en septembre), en plus des succès Zero, Head Rolls et Gold Lion.

Avant l’incontournable Maps, Karen O a lancé un appel à l’amour et à la tendresse.

On vous laisse sur ces bienveillantes paroles en attendant la suite d’Osheaga, qui se poursuit ce samedi et dimanche avec Future et Dua Lipa comme têtes d’affiche.