Après une édition avortée en 2020 et une autre présentée au Manège militaire en 2021, le Festival d’été de Québec renoue enfin avec les grands noms de la musique internationale. Mais l’évènement phare du « 418 » fera de nouveau la part belle aux artistes québécois, pendant 12 jours, du 6 au 17 juillet.

Charlotte Cardin, Loud et Half Moon Run déploieront ainsi leurs couleurs sur la grande scène des plaines d’Abraham à l’occasion de spectacles carte blanche. Parmi l’ensemble du programme dévoilé mercredi midi, 53 artistes, sur les quelque 120 noms qui y figurent, sont québécois ou franco-canadiens.

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Loud, au Festival d’été de Québec en 2021

Parmi ceux-ci : Hubert Lenoir, Lisa LeBlanc, Patrick Watson, Alicia Moffet, Ariane Moffatt, Safia Nolin, Émile Bilodeau, Claudia Bouvette, Louis-Jean Cormier, Laura Niquay, Vincent Vallières, Gros Mené, NOBRO, Fouki, Sarahmée et Koriass.

Grâce à une maladresse du gestionnaire des réseaux sociaux du groupe punk suédois Millencolin, qui a publié sur sa page Facebook une partie de l’affiche de cette édition 2022, les festivaliers savaient déjà depuis mardi qu’Alanis Morissette, Sum 41, Garbage et Pennywise, notamment, iraient faire un tour dans la capitale en juillet.

« On a réagi avec fureur, mais c’était malheureusement trop tard », a expliqué en entrevue le directeur de la programmation du FEQ, Louis Bellevance. « L’équipe du groupe pensait qu’on était une journée plus tard. C’est une honest mistake, comme on dit, mais ça nous a déstabilisés. On garde le secret sur des confirmations depuis un an, dans certains cas. Que ça sorte à 24 heures de l’annonce officielle, c’est déprimant, mais les conséquences ne sont pas désastreuses. »

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Alanis Morissette, au Métropolis en 2012

Rattraper le temps perdu

La chanteuse et ironiste canadienne compte parmi les artistes qui devaient être de l’édition de 2020, torpillée par la COVID-19. Les agitateurs de Rage Against the Machine, le surfeur Jack Johnson, le DJ à la tête de guimauve Marshmello et l’artiste multi-instrumentiste originaire d’Australie Tash Sultana, formulation épicène, s’acquitteront eux aussi de leur engagement pris il y a deux ans.

On s’est vraiment battus pour rescaper les valeurs sûres de la programmation de 2020, qui n’a jamais eu lieu. Il y avait des incontournables comme Jack Johnson sur lesquels on travaillait depuis cinq ans.

Louis Bellevance, directeur de la programmation du FEQ

Les grands rendez-vous sur les Plaines ont dans plusieurs cas des allures de soirées thématiques, conçues pour les amateurs de country pop (Luke Combs et Matt Lang le 8), de rap ($uicideboy$ et 2 Chainz le 10), d’EDM (Marshmello et Alison Wonderland le 13), de pop latine (Luis Fonsi, nul autre que monsieur Despacito, le 14), de rock alternatif au féminin (Alanis, Garbage et The Beaches le 15) et de guitares explosives (RATM et Alexisonfire le 16).

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Le DJ américain Marshmello

Parmi les autres têtes d’affiche, nommons les bellâtres de Maroon 5, les légendes du rock indé Spoon, la jazzwoman pakistano-américaine Arooj Aftab (qui a remporté un Grammy le week-end dernier), le fils du fondateur de l’afrobeat Femi Kuti, la rebelle de la bande FM Halsey, la formation folk ukrainienne DakhaBrakha, la belle insolente Charli XCX, l’ensoleillé rappeur belge Roméo Elvis, le reggaeman ivoirien Tiken Jah Fakoly et les messieurs pas contents de Three Days Grace.

Pas trop tôt, pas trop tard

En février dernier, Louis Bellavance cosignait avec une dizaine de ses homologues des plus grands festivals au Québec une lettre adressée au premier ministre François Legault, réclamant davantage de prévisibilité quant aux mesures sanitaires et aux jauges qui seraient en vigueur l’été venu.

« On a eu les réponses qu’on voulait dans des délais respectueux. Il n’était pas trop tôt, mais il n’était pas trop tard non plus », affirme aujourd’hui le programmateur. Le retour à des mesures sanitaires strictes pourrait avoir des conséquences « très dommageables [sur la santé financière de l’évènement], mais on a eu les garanties des gouvernements que cette année, on apprend à vivre avec [le virus] ».

Le Festival d’été de Québec a-t-il dû renoncer à la présence de musiciens importants, parce que la façon dont seraient accueillies au Québec les nouvelles vagues de COVID-19 leur semblait trop imprévisible ? « C’est sûr que dans certains cas, la situation était trop incertaine pour s’engager dans des négociations plus difficiles. Ça a rendu des artistes plus frileux. Il y en a qui ont préféré aller en Europe, parce qu’ils avaient la conviction que là-bas, ça n’allait pas fermer. Mais dans l’ensemble, on peut dire que le résultat qu’on a est très satisfaisant. »

Consultez le site du Festival d’été de Québec