On vous épargne notre réaction quand les « oh-oh-oh-oh » formatés propres aux ondes FM ont résonné pour la première fois dans nos oreilles, puis que Bryan Adams s’est mis à chanter qu’il était au volant sur l’autoroute Transcanadienne avec les Rocheuses dans son rétroviseur.

Mais il ne faut jamais juger un album d’après sa pièce d’ouverture.

Quand l’artiste en vedette a des tubes comme Summer of 69 et Please Forgive Me, et qu’il vient d’être intronisé au Panthéon des auteurs et compositeurs canadiens, c’est plus facile d’avoir une deuxième chance.

Justement, la deuxième chanson du 15e album de Bryan Adams, Never Gonna Rain, est nettement meilleure que la première et même groovy à souhait avec un son brut, des harmonies vocales féminines soul et des guitares bien mordantes. Une excellente pièce !

Ensuite, la power-ballade countryesque You Lift Me Up peut entrer dans la catégorie des plaisirs coupables. Puis I’ve Been Looking For You suit avec des airs résolument rockabilly. On préfère Bryan Adams quand il dégage une attitude plus débauchée, notamment sur I Ain’t Worth Shit Without You, ou encore sur la ballade finale These Are The Moments That Make Up My Life.

Sur Kick Ass, un narrateur le présente comme une sorte de sauveur du rock. On vous laisse en juger, mais So Happy It Hurts s’avère un fort bon album de classic rock. Il s’en dégage une ferveur positive qui est certainement la bienvenue.

À 62 ans, Bryan Adams demeure un as pour écrire des enchaînements de couplets et de refrains d’une redoutable efficacité. Et il chante toujours comme s’il allait perdre la voix et qu’il fallait tout donner. Le rock au ventre depuis 40 ans.

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So Happy It Hurts

Rock

So Happy It Hurts

Bryan Adams

BMG

7/10