Thierry Larose vient de sortir son premier album, intitulé Cantalou. Pour en arriver à cet opus où l’indie pop rencontre le rock, le grunge et la chanson, l’auteur-compositeur-interprète s’est donné la chance de vivre son rêve.

Ses débuts musicaux

« L’histoire qu’on me raconte toujours – on a ça sur VHS –, c’est moi, bébé, qui rampe vers la télé en entendant la musique de l’indice boursier. Selon mes parents, c’est là que tout a commencé. J’aimais le film Lilo et Stitch parce qu’il y avait beaucoup de musique d’Elvis. J’aimais les Beatles. J’ai aussi rapidement eu de l’intérêt pour la musique québécoise indépendante. Je viens de Marieville et il y avait un club vidéo qui recevait tous les deux mois une nouvelle batch de CD. C’est là que j’ai découvert La patère rose et Avec pas d’casque. Ça m’a beaucoup marqué. […] À 8 ans, j’ai commencé les cours de guitare. Surtout parce que j’aimais écrire des chansons et ça allait mieux quand on sait jouer d’un instrument. Écrire des textes, ça m’est venu assez tôt aussi. À l’époque, mon intérêt était de contribuer à une grande tradition pop. Aujourd’hui, je ne pense pas que je suis un raconteur. Ce sont souvent des histoires, parce que toute bonne chanson pop a une histoire dissimulée. »

Les Francouvertes

« Je suis arrivé à Montréal en 2019 pour un stage en rédaction, j’étais encore au bac. J’ai pris une sabbatique après ce stage-là. Je me suis dit que je prendrais un an pour saisir toutes les occasions qui passeraient et écrire le plus possible, voir ça comme un travail plus que comme une activité à temps perdu. Je m’étais dit que je le ferais jusqu’à ce que je ne puisse plus payer mon loyer ! (rires) J’ai eu le temps de me monter un groupe, de faire les Francouvertes, qui ont accéléré le processus fois mille. […] Au début, je ne voulais pas les faire. J’étais jeune et stressé. Les musiciens que j’admire qui étaient passés par les Francouvertes, c’était de grandes pointures et je me sentais comme un imposteur. C’est un bon ami à moi qui m’a convaincu. Quand j’ai été retenu, je lui en ai voulu. C’était pas supposé arriver ! Finalement, c’était super. C’est le premier spectacle que j’ai fait officiellement avec mon groupe, après trois répétitions. J’ai eu plein d’opportunités après, mais j’ai aussi fait plein de rencontres. Ça a marqué mon entrée dans une petite scène, dans une communauté. Ce qui aurait fait rêver l’adolescent que j’étais. Après ça, j’ai signé un contrat de disque avec Grosse Boîte [devenue Bravo]. »

Son premier album

« J’ai vraiment ratissé large pour cet album, on dirait que je voulais cocher toutes les cases. Qu’on entende tout ce que j’ai jamais aimé depuis que j’ai 8 ans. Le prochain, ça va être un peu plus où j’en suis en ce moment. Mais celui-là, c’est un premier album que tu as toute ta vie pour faire, donc tu veux que toute ta vie s’y retrouve. […] Après les Francouvertes, ils ont mis une vidéo de la chanson Cantalou qu’Alexandre Martel [Anatole, Mauves] a vue. Il m’a écrit et m’a dit que si j’avais besoin d’aide en studio, il serait là. On est rapidement devenus amis. J’avais presque zéro expérience en studio, donc c’était rassurant d’avoir un coréalisateur. On allait très vite, ce qui est bien pour moi, parce que j’ai tendance à vouloir souvent refaire les prises. C’était un rythme assez punk, bien que la musique ne le soit pas ! Ça créait des erreurs qu’on aimait finalement. Ou bien des moments inattendus qu’on gardait aussi. C’était une ambiance de studio vraiment riche et fertile. À ce jour, ça me fascine encore et j’ai vraiment hâte d’y retourner avec lui. »

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L’écriture

« Le but a toujours été de trouver l’équilibre entre ce qui fait une bonne chanson et trouver jusqu’à quel point tu peux être personnel et à quel point tu peux en inventer. Je n’ai pas de sujet fétiche, mais une émotion que j’aime particulièrement, pas juste dans ce que j’écris, mais dans ce que je consomme comme culture, c’est le sentiment bittersweet [doux-amer]. Un bon exemple, c’est les films Before Sunrise et Before Midnight, de Richard Linklater. C’est la source pour moi. Avec ma musique, j’ai envie de traduire ce sentiment-là. Quelque chose qui fait un peu passage à l’âge adulte. »

La suite…

« Musicalement, l’album numéro deux est prêt dans ma tête. On entre en studio en avril pour le commencer. Je travaille beaucoup en scrapbook. Sur [Cantalou], la chanson Les amants de Pompéi, ça rassemble au moins cinq idées que j’ai eues en cinq ans. Pour l’album deux, beaucoup de la musique est née récemment, mais j’ai des paroles qui sont là depuis un certain temps. Pour d’autres, ce sont des accords. Je préfère ça comme ça, parce qu’écrire une chanson de A à Z en un après-midi, pour moi, ça n’arrive presque jamais. […] Je me suis acheté un clavier des années 80, un DX7, et ça a changé ma vie ! Ça va être très présent dans le prochain album. »

Le lancement montréalais de Thierry Larose aura lieu le 27 mars, au National. Celui de Québec, le 31 mars, à l’Impérial Bell.