Ils comptaient les jours avant le retour du karaoké. Patrick Senécal, Rosalie Vaillancourt et Jean-Sébastien Girard, tous trois mordus de chant amateur, ont parlé avec La Presse de leur enthousiasme pour ces soirées chantantes autorisées depuis lundi.

Patrick Senécal

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

L’auteur et scénariste Patrick Senécal

Sur la scène du karaoké, il n’y a pas plus fanatique que l’auteur et scénariste Patrick Senécal. « Le karaoké est de retour ! Ça y est, Dieu existe ! », avait-il affirmé sur Facebook après l’annonce de la reprise du chant amateur.

C’est connu dans le milieu littéraire. La première chose que fait Patrick Senécal en visite pour un salon du livre, c’est localiser le karaoké le plus près. « Je vais virer la ville à l’envers pour ça ! », dit-il en plaisantant.

L’auteur prolifique renouera avec sa passion lors d’une soirée spéciale, début décembre, avec ses complices du micro. Détrompez-vous, il aurait fait travailler ses cordes vocales bien plus tôt si les conditions avaient été favorables.

J’ai l’impression que ce sera la folie furieuse. Un karaoké, c’est l’fun quand il y a du monde, mais c’est plate quand il y en a trop. C’est dur de trouver l’équilibre.

Patrick Senécal

S’il ne veut pas s’arrêter tout de suite sur le choix de sa première chanson – « je vais me laisser aller selon le mood du moment » –, Patrick Senécal mise sur un morceau rassembleur, ni trop doux (« l’heure est à la fête ! ») ni trop intense (« le heavy métal, c’est plus tard dans la soirée »). Piano Man de Billy Joel, tiens !

« Le karaoké, c’est la démocratie absolue de la fête. S’il y a un endroit où tu ne seras pas jugé, c’est là. Tout est permis dans un karaoké », célèbre l’auteur que l’on aurait retrouvé naguère à la Taverne Normandie, au Tina et à l’Astral 2000, ses karaokés de prédilection.

Et à ceux qui ne partagent pas son enthousiasme pour le chant amateur, jusqu’à trouver l’activité quétaine, Patrick Senécal leur répond ceci : « Tu peux ne pas aimer ça, mais je trouve ça triste, quelqu’un qui juge le karaoké. Tu boudes ton plaisir. Je pense qu’ils sont jaloux et qu’ils aimeraient avoir le courage de faire du karaoké ! »

Rosalie Vaillancourt

PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, ARCHIVES COLLABORATION SPÉCIALE

L’humoriste Rosalie Vaillancourt

Aux yeux de l’humoriste Rosalie Vaillancourt, la Taverne Normandie est l’équivalent d’une deuxième maison. Et c’est à peine exagéré.

« J’ai été malade pendant un mois et la madame qui s’occupe du karaoké m’a écrit pour savoir si j’allais bien », raconte Rosalie Vaillancourt, sans quitter son personnage, unique en son genre.

Depuis son arrivée à Montréal, l’humoriste native de Saint-Hyacinthe porte l’établissement, situé dans le quartier gai, dans son cœur. Elle y a passé ses premières nuits dans la métropole et y retourne à chaque anniversaire.

C’est une place où je me sens bien. J’ai l’impression que les gens sont plus respectueux [dans les karaokés]. Je me fais moins harceler que dans un club ou un bar, mettons.

Rosalie Vaillancourt

Ses virées à la taverne exigent une minutieuse préparation, jusqu’à planifier l’ordre de passage de ses chansons, préférablement du Brigitte Bardot, La Bolduc, Fergie et Diams. Avant ses performances, elle s’exerce aussi avec les paroles sur YouTube : « Je ne suis quand même pas pire, tsé, c’est quand même agressant, mais ça paraît que je connais la toune. »

Elle le dit souvent, mais Rosalie Vaillancourt est une hyperactive. Dans une fête, discuter autour d’un verre l’ennuie. « Faut que ça bouge. J’adore faire mon show, mais aussi regarder les autres. Voir leur style de chanson et les voir s’amuser. C’est souvent en plus des chansons quétaines ou dansantes, donc ça permet de danser ! », étale-t-elle.

Enceinte de sept mois, l’humoriste ne sera pas des fidèles qui reprendront le micro au cours des prochaines semaines. D’abord, parce qu’elle n’a plus l’énergie, mais surtout, parce qu’elle manquerait de courage sans un « p’tit Sour Puss ».

Jean-Sébastien Girard

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

L’animateur Jean-Sébastien Girard

Si vous aviez un jour dit à Jean-Sébastien Girard qu’il devrait se passer de karaoké pendant plus d’un an, il ne s’en serait jamais remis.

L’animateur de JS Tendresse et coanimateur de La soirée est (encore) jeune sur les ondes d’ICI Première est un adepte inconditionnel du chant amateur. Si bien qu’à son passage à l’émission En direct de l’univers, le plateau s’était transformé en grand karaoké lors d’une demi-heure supplémentaire, diffusée sur le web ! « Je suis monté sur scène et j’ai chanté avec les artistes invités. C’était le plus beau moment de mon Direct de l’univers », se souvient-il, encore ému.

Pour maintenir en forme ses cordes vocales, Jean-Sébastien Girard s’est tourné vers le karaoké maison et le karaoké… en voiture.

J’ai téléchargé des trames sonores de chansons sur iTunes. Quand je suis sur la route, je pousse la note comme si j’étais au Centre Bell devant 17 000 personnes !

Jean-Sébastien Girard

Ces solutions de rechange ont leurs avantages (personne ne se fait voler sa chanson ou se fait imposer un partenaire qui fausse), mais elles ne se compareront jamais à l’ambiance d’un vrai karaoké, admet l’animateur.

« Il y a quelque chose d’extraordinaire, de fédérateur dans un karaoké. Tout le monde est sur le même pied d’égalité, il n’y a pas de snobisme. J’ai mes amis de karaoké, mes rituels de karaoké. C’est un lieu qui me rend heureux », conclut Jean-Sébastien Girard.

La première chanson qu’il attaquera sur scène ? Belle de la comédie musicale Notre Dame de Paris, avec deux amis. « On sait déjà qui fera Garou, Patrick Fiori et Daniel Lavoie ! »