Céu a profité de la pandémie pour revisiter le répertoire brésilien et international en compagnie de son mari, Pupillo (batterie et réalisation), et, entre autres collaborateurs, Andreas Kisser (du groupe métal Sepultura), qui touche avec délicatesse une guitare à sept cordes.

La chanteuse brésilienne, dont la voix a pris beaucoup de profondeur depuis son premier album, navigue avec la grâce qu’on lui connaît dans ce disque qui offre entre autres un voyage à travers différentes déclinaisons de la samba, des années 1950 (Aurora) à aujourd’hui (Deixa Acontecer, interprétée en duo avec le rappeur Emicida).

Ses collaborateurs ont beau venir d’horizons différents, il n’y a pas de choc de styles ici : c’est la samba qui est au centre du disque ou une pop douce, acoustique en son cœur (les basses sont superbes sur May This Be Love, empruntée à Jimi Hendix). Les touches électro ou même de scratching, le vibraphone (très présent sur le disque), les claviers seventies, tout se fond harmonieusement.

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Céu ne convainc pas complètement avec sa reprise de Feelings, mais ses collaborateurs et elle réinventent par contre avec brio I Don’t Know, des Beastie Boys, Paradise, de Sade, et Criminal, de Fiona Apple (sur une guitare acoustique subtilement pesante). Elle groove aussi avec finesse sur Chega Mais, succès qui a lancé Rita Lee, et flotte avec élégance sur Um Gosto de Sol, tirée de l’album Clube da Esquina, de Milton Nascimiento.

Le jeu virtuose et toujours nuancé d’Andreas Kisser porte l’album autant que le chant de Céu, qui, avec ses interprétations superbement habillées, poursuit sa trajectoire sans faute.

Un Gosto de Sol

Un Gosto de Sol

Céu

Urban Jungle/Warner

8/10