(New York) Il est difficile d’imaginer un musicien aussi universellement accepté dans la « communauté » du rock’n’roll que Dave Grohl.

Le leader des Foo Fighters dîne régulièrement avec Paul McCartney. Il a écrit et enregistré une « chanson pandémique » avec Mick Jagger. Joan Jett lisait des histoires à ses filles avant le dodo. Il a formé un groupe avec le bassiste de Led Zeppelin, John Paul Jones. Il a organisé une fête pour AC/DC avec comme « artistes surprises » le Preservation Hall Jazz Band.

Personnalité extravertie qui prend sa musique plus au sérieux que lui-même, Grohl attire naturellement les gens. D’ailleurs, comment ne pas aimer un gars qui se présente aux portes de la scène avec un large sourire et une bouteille de whisky ? « Je suis comme le Labrador du rock’n’roll », dit-il en riant.

Grohl ne manquait pas de matériel lorsqu’il a décidé de passer une bonne partie du grand confinement à écrire un livre sur « la vie et la musique », intitulé The Storyteller, en vente mardi. Appelons cela : l’histoire peu banale d’un décrocheur du secondaire qui devient le batteur de Nirvana, puis, après une effroyable tragédie, se transforme en chanteur, auteur-compositeur et guitariste pour un groupe qui remplit des arénas. Et qui, à 52 ans, écoute encore sa mère.

PHOTO FOURNIE PAR DEY STREET BOOKS

Dave Grohl ne manquait pas de matériel lorsqu’il a décidé de passer une bonne partie du grand confinement à écrire un livre sur « la vie et la musique », intitulé The Storyteller.

En fait, il compte sa mère Virginia comme l’une de ses meilleures amies, qui a eu, écrit-il, une influence sur lui pour qu’il se joigne à Nirvana. Il était alors un loyal batteur de Scream, groupe punk de la région de Washington pour lequel Grohl avait quitté l’école secondaire. Lorsqu’il a reçu une invitation à venir à Seattle, en 1990, pour « jammer » avec Kurt Cobain et Krist Novoselic, il voulait rester fidèle à ses amis de Scream. C’est sa mère qui l’a convaincu d’y aller.

Un peu plus tard, Grohl vivait dans un appartement miteux avec Cobain pendant que Nirvana préparait le matériel pour ce qui serait son album révolutionnaire, Nevermind. Quand ils sont partis pour l’enregistrer, Grohl a senti qu’ils ne retourneraient jamais dans cet appartement, mais personne ne pouvait anticiper le succès explosif que connaîtrait Nevermind en 1991. C’était trop pour Cobain, qui s’est suicidé en 1994.

« Je ne pense pas que quiconque soit entièrement préparé pour sortir indemne d’une telle situation », admet Grohl. « Mais j’ai eu de la chance parce que j’avais la Virginie, l’État, et Virginia, ma mère. Quand j’avais l’impression d’être avalé par cette chose, je me retirais en Virginie et je retournais dans l’ancien cul-de-sac où j’ai grandi et je faisais des barbecues avec mes vieux amis […] et cela m’a vraiment sauvé de bien des façons. »

Le message qui émane surtout du livre The Storyteller s’adresse à tous ceux qui le regardent sur scène aujourd’hui : au fond, je suis comme vous, semble dire Grohl. J’ai travaillé dur pour arriver là où je suis, mais j’étais obsédé par la même musique que vous. Je suis un fan, au fond.