(Hong Kong) Un tribunal hongkongais a accepté jeudi d’abandonner les poursuites à l’encontre d’un célèbre chanteur de la ville, qui était inculpé de corruption pour avoir chanté lors d’un rassemblement organisé par un candidat prodémocratie.

Anthony Wong Yiu-ming, une des figures hongkongaises du mouvement LGBTQ+, avait été arrêté le 2 août par la Commission indépendante de lutte contre la corruption (ICAC).

Ce chanteur de 59 ans et l’ancien député Au Nok-hin étaient accusés de s’être livrés à des actes de corruption en proposant « des animations pour inciter à voter pour le candidat ».

Les faits remontent au 3 mars 2018, lors d’un rassemblement de M. Au organisé dans le cadre de la campagne pour les élections législatives.

Ces arrestations sont intervenues alors que le territoire du sud-est de la Chine est l’objet d’une reprise en main musclée par le pouvoir central chinois, deux ans après l’immense contestation populaire de 2019.

Jeudi, lors d’une audience devant un tribunal de la ville, le parquet a accepté d’abandonner les poursuites contre M. Wong et M. Au, aux termes de la « Common law », l’ancien système britannique fondé sur la jurisprudence et en vigueur à Hong Kong, en échange d’une promesse de bonne conduite durant une période déterminée.

M. Wong et M. Au ont été assignés à résidence pour une période de 18 mois et condamnés à payer 2000 dollars hongkongais (321 $).

Lors de l’audience, les procureurs ont déclaré ne pas avoir la preuve que M. Wong avait été payé pour sa prestation ou que M. Au lui avait demandé de le soutenir.

Alors que le chanteur est sorti libre sans casier judiciaire, l’ex-député est retourné en détention où il purge actuellement une peine de 10 mois pour avoir pris part à des manifestations prodémocratie.

Il fait également partie des dizaines de militants prodémocratie qui encourent la prison à perpétuité après avoir été inculpés en vertu de la loi sur la sécurité nationale imposée par Pékin à Hong Kong pour mettre fin à toute dissidence.

M. Wong, 59 ans, est l’une des rares vedettes hongkongaises à critiquer ouvertement Pékin et à soutenir le mouvement prodémocratie.

À l’extérieur du tribunal, M. Wong a chanté aux journalistes une vieille chanson en cantonais. « Hongkongais, tenez bon ! », a-t-il ensuite lancé.