La Femme a mis cinq ans à donner suite à Mystère, album paru en 2016. Le groupe flirte toujours avec les sonorités des années 1980 (on songe à Plastic Bertrand en écoutant Foutre le bordel), le psychédélisme soft et l’électro-pop épique (Lâcher les chevaux, qui sonne un peu comme si New Order réinterprétait un thème de Morricone).

Paradigmes va dans toutes les directions à la fois, c’est évident. Allez savoir pourquoi, on n’a jamais la désagréable sensation que La Femme s’éparpille. On se laisse facilement embarquer dans ces histoires d’amour ou de vampire (ou les deux à la fois), on sourcille à peine lorsque le groupe mêle charabia intello et banjo bluegrass (Disconnexion).

Cette manière de faire éclater les formes est au contraire réjouissante et franchement divertissante tellement on est habitué aux disques rock, pop ou folk où toutes les chansons sonnent pareilles. Même une chanson comme Foreigner, interprétée en anglais avec un accent risible, s’écoute avec un sourire en coin.

Paradigmes, qui compte sur les participations fructueuses de Clara Luciani, d’Ariane Gaudeaux et d’Alma Jodorowsky, petite-fille d’Alejandro Jodorowsky, est une folie douce qui arrive à point pour le printemps.

IMAGE FOURNIE PAR LA PRODUCTION

Paradigmes

Paradigmes
La Femme
Disque Pointu/Born Bad Records
★★★★