Tandis que les médias et autres curieux cherchaient à savoir ce qui était arrivé à Demi Lovato à la fin des années 2010, la chanteuse répondait aux rumeurs en disant qu’elle raconterait son histoire lorsqu’elle serait prête et à ses conditions.

Ce moment est arrivé avec Dancing With the Devil… The Art of Starting Over, qui met en lumière la détresse de la période la plus sombre de la vie de l’artiste (qui a vécu son lot d’épreuves). Ce projet cathartique lui permet de dire – et avec grand talent – tout ce qu’elle avait gardé pour elle jusqu’à présent.

Lovato a failli perdre la vie en 2018 à la suite d’une surdose d’opioïdes. Elle a ensuite pris le temps nécessaire, loin des projecteurs ravageurs, pour se rétablir. Son album précédent, Tell Me You Love Me, remontait à 2017. Dancing With the Devil ne pouvait prendre une forme différente que celle-ci : un journal dans lequel elle raconte les années écoulées depuis sa surdose, mais aussi les moments qui l’ont précédée, la dépendance, le désespoir le plus total et la guérison.

L’album accompagne la série documentaire Demi Lovato – Dancing With the Devil, qui documente son chemin vers le rétablissement. Cette œuvre sincère et émouvante, produite par YouTube Originals, aborde la période de la surdose, décrite par Demi Lovato et son entourage. Les images captées pendant que le documentaire se préparait permettent de mieux saisir l’état d’esprit et le rythme de vie de la chanteuse à l’époque. Le fait que l’album et le documentaire portent le même titre est tout à fait logique. Le premier est la trame musicale du second ; ils se complètent.

Capacité vocale hors du commun

Le disque s’amorce sur Anyone, ballade poignante qui permet de montrer à quel point Demi Lovato possède une capacité vocale hors du commun, parfois peu exploitée dans bien des chansons de son répertoire. Ici, elle met sa voix et l’émotion qu’elle dégage à son service.

Met Him Last Night, avec Ariana Grande, bénéficie de la présence de cette dernière, mais aussi de sa griffe musicale, la production pop trap venant tout à fait changer le ton de l’album. La chanson est mieux réussie lorsque Ariana s’en charge, bien que les deux voix s’unissent joliment. Plus tard, Noah Cyrus chante avec Demi Lovato sur Easy, jolie ballade au piano montée de cordes dramatiques. Autre collaboration réussie, My Girlfriends Are My Boyfriend, hymne à l’amitié, sur laquelle rappe la Californienne Saweetie.

Les ballades, que la voix soit accompagnée du piano ou de la guitare, sont les pièces les plus solides. La reprise de Mad World, choix qui se prête très bien au ton de l’album, est superbe.

La chanteuse parle de sa bisexualité dans The Kind of Lover I Am, tout en assurant qu’elle peut très bien être seule, qu’elle ne cherche ni l’homme ni la femme de sa vie, tout en énonçant ce à quoi la bonne personne doit s’attendre si elle s’engage dans une relation.

Demi va mieux. Après avoir frôlé la mort, elle reprend sa place dans la pop avec ce nouvel album, libérateur, franc, bouleversant et réussi.

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IMAGE FOURNIE PAR LA PRODUCTION

Dancing With the Devil… The Art of Starting Over

POP
Dancing With the Devil… The Art of Starting Over
Demi Lovato
Island Records
★★★½