Katy Perry a offert à la musique pop certains de ses gros hits des 15 dernières années. C’en est, semble-t-il, fini de cette époque. Deux jours après la naissance de son premier enfant, l’artiste met au monde un deuxième bébé : Smile, album pop sans méga hits, sans faux pas non plus et, globalement, sans grand intérêt.

De Hot n Cold à Roar, la Californienne peut se targuer d’avoir engendré des chansons que des millions de fans connaissent par cœur et dont beaucoup d’autres, sans être particulièrement fans, peuvent chanter le refrain simplement parce qu’elles jouaient partout à une époque donnée.

Mais il n’y aura probablement pas sur l’album Smile de titre si populaire que tout le monde en connaîtra au moins l’air. Katy Perry et ses collaborateurs connaissent la formule de la chanson entraînante et le fun, dont le refrain nous trotte dans la tête longtemps après l’écoute. On en trouve ici quelques-unes, dès le départ d’ailleurs, avec la pièce Never Really Over, forte de la production de Zedd, qui s’inscrit parfaitement dans la lignée de ce qu’a pondu Perry par le passé.

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La musique électro suit avec Cry About It Later et Teary Eyes, qui n’ont pour elles que leur aptitude à nous faire hocher la tête en rythme, mais qui ne sauront elles non plus dépasser les WAP de ce monde dans les palmarès. Katy Perry est-elle dépassée ? On se pose en tout cas la question au fil de notre écoute.

Le titre Harleys In Hawaii, aux accents reggae, est l’une des plus actuelles et agréables des chansons de l’album (sur le plan du rythme, moins que sur le plan des paroles). Only Love est une autre agréable découverte au fil de l’écoute. Elle se démarque grâce aux voix et piano gospel qu’on y entend ainsi qu’aux mots honnêtes et forts que la chanteuse entonne.

PHOTO FOURNIE PAR UNIVERSAL MUSIC

Smile, de Katy Perry

Accordons également à l’artiste que ses chansons auront sans contredit le pouvoir d’en faire danser et sourire beaucoup. Si cela était la visée première, c’est réussi. C’est lorsqu’on cherche plus loin que cette surface de feel good music (de la musique qui fait du bien) qu’on se rend compte qu’il n’y a pas grande profondeur à creuser.

Daisies, parue en simple en mai, et la suivante, Resilient, sont d’ailleurs les classiques dans la catégorie des chansons qui font du bien, qui nous parlent de la force intérieure, des jours meilleurs. Que serait un album de Katy Perry sans cela ?

Not the End of the World, elle, pourrait figurer sur n’importe quel autre album de la chanteuse (on apprécie toutefois le clin d’œil à Na Na Hey Hey Kiss Him Goodbye). Idem pour la chanson titre. Il s’agit-là de l’un des grands points faibles de cet album : on n’entend pas grand-chose de nouveau. Perry est prudente, bien trop prudente. Cela lui vaudra certainement des ventes plus que raisonnables, mais le manque d’audace ne nous donne malheureusement pas très envie de sourire.

★★★

Pop. Smile, de Katy Perry. Capitol Records.