Piano tamisé, chant voilé tout en demi-teintes, cordes élégantes, Diana Krall renoue sur This Dream of You avec la manière de Turn Up the Quiet (publié en 2017 et qui relançait sa collaboration avec le réalisateur Tommy LiPuma) et ce qui a fait la marque de sa carrière : des interprétations fines et parfois délicatement somptueuses de standards américains.

Elle touche ici à Autumn in New York (avec un soupçon de violons), Almost Like Being in Love (avec un piano qui swingue), More Than You Know (romantique à souhait) et même Singing in the Rain (où on entend tout au plus une esquisse de sourire). Elle ne s’écarte du Great American Songbook que pour un emprunt à Bob Dylan, This Dream of You, qui date de 2009 et dont elle arrondit les coins pour en faire une rêverie country folk pleureuse.

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Diana Krall, reine de la chanson jazz douillette, est dans sa zone de confort ici. L’auditeur aussi. Son jeu au piano est toujours touchant, elle évite de faire trop mielleux (sa sirupeuse version de California Dreamin’ revient en tête) et elle habille au final ses reprises d’arrangements qui évoquent des robes de soirée sans grande personnalité, mais d’un goût sans faille.

IMAGE TIRÉE DU SITE INTERET DE DIANA KRALL

Pochette de l’album This Dream of You, de Diana Krall

This Dream of You ne dit rien de la pianiste épatante et de la chanteuse fougueuse qu’elle peut être sur scène. Il n’a pas la vérité qu’on sentait sur The Girl In the Other Room, publié il y a plus de 15 ans, et entre autres construit sur des chansons originales de son mari Elvis Costello. Cet album apporte toutefois sa dose de chaleur et de romance, même teintée de bleu. Après tout, on a tous besoin de réconfort.

★★★

Jazz. This Dream of You. Diana Krall. Verve.