À l’initiative du maire Guy St-Pierre et de l’historien Jacques Crochetière, un ouvrage sur le festival pop de Manseau sortira dans les prochaines semaines, question de commémorer le fameux évènement musical tout en insistant sur le fait que l’échec a été celui de l’organisation et non de la municipalité.

« Le but est d’essayer de montrer que nous ne sommes pas les responsables de ce flop », dit M. St-Pierre, qui, aujourd’hui, possède la terre où a eu lieu le festival et sur laquelle il cultive des canneberges.

« J’ai l’impression qu’au moment de donner son accord, le conseil municipal a cru que la venue de ce festival permettrait de créer de l’emploi. Et que celui-ci reviendrait d’année en année, raconte Jacques Crochetière, 61 ans, né à Manseau et qui vit maintenant à Lévis. À cette époque, il y avait à Manseau toutes sortes de commerces qui n’existent plus aujourd’hui. »

Il a raison. Comme bien d’autres villages excentrés, Manseau a périclité au fil des décennies. Le village compte actuellement 850 habitants comparativement à 1300 à l’époque. Il n’y a que deux producteurs laitiers, dont le maire St-Pierre, comparativement à une vingtaine en 1970. La vie économique n’est plus ce qu’elle y était. Évidemment, ce n’est pas la faute du festival !

Dans son effort de commémoration, le village a éprouvé des difficultés à s’organiser.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Le paysage actuel du village de Manseau est pratiquement le même qu’en 1970.

Manseau en harmonie

Au départ, on a voulu souligner l’évènement dans le cadre de Manseau en harmonie, fin de semaine d’activités tenue chaque année, à la fin de mai. « Pour l’édition 2020, nous voulions mettre des décorations dans le genre peace and love, des photos et de la musique d’époque. Mais tout a été annulé en raison de la COVID-19 », dit le maire St-Pierre.

Le conseil municipal a aussi réfléchi à l’idée d’une exposition à l’école – projet qui est tombé à l’eau, faute de participants pour servir de guides et de surveillants.

L’idée de faire un livre a été adoptée au début de l’année, dit Jacques Crochetière. Ce dernier s’est démené non seulement pour écrire l’ouvrage à partir d’entrevues et de textes d’époque, mais également pour rassembler une impressionnante iconographie.

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Jacques Crochetière à la bibliothèque municipale de Manseau

« L’ouvrage aura environ 175 pages avec 200 illustrations », dit M. Crochetière, qui a acquis des illustrations ou des copies de pages du Devoir, de La Presse, d’Allô Police, de Photo Police et du fonds Photo moderne du collectionneur Jocelyn Paquet. Ce fonds comprend des photos prises pour Le Soleil.

L’ouvrage sera publié aux Éditions GID de Québec autour de la mi-septembre. La municipalité a acheté 500 exemplaires du livre, alors que GID conservera la distribution en librairie.

Par ailleurs, un cinéaste, Dany Fecteau, prépare un court métrage documentaire sur le festival, a appris La Presse. « Je trouvais important de souligner cet évènement qui fait partie de notre patrimoine culturel », dit-il. Intitulé Un Woodstock sans bon sens, le film devrait sortir au début de l’automne, espère son réalisateur.

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Afin de documenter son ouvrage, Jacques Crochetière a recensé de nombreux médias de l’époque.

Documentation

Sur l’internet, des médias et quelques mordus d’histoire et de musique entretiennent des sites de références au festival de Manseau. En voici quelques-uns.

Consultez le site mondo p.q.

Consultez le site GrandQuebec.com

Consultez le site Histoire du Québec

Consultez la page Facebook Gens de Manseau Festival Pop 1970-2020

Consultez le site des Archives de Radio-Canada

Consultez le site Municipalités du Québec (Chronique No 90)

Consultez le site coolopolis.blogspot (centré sur Ziggy Wiseman, en anglais)