Brown Family est la métaphore familiale d’un métissage réussi entre un père jamaïcain anglo et une mère québécoise franco, entre l’île jamaïcaine et l’île montréalaise, entre Montego Bay et Morin-Heights, entre deux langues, deux sociétés, deux générations, deux couleurs de peau.

De culture roots-reggae, ska, dancehall, féru de soul, peu enclin au rap, Robin Kerr (Uprising) s’y affirme comme le chanteur, mélodiste, guitariste. Ses fils, Greg Beaudin-Kerr (Snail Kid) et David Beaudin-Kerr (Jam), en élaborent l’architecture générale, ayant absorbé le legs caribéen du père tout comme la culture hip-hop dans son ensemble, et plus encore. Ils y précisent cette fois un style propre à l’expérience Brown Family, s’y démarquent des approches hip-hop les ayant fait connaître – Dead Obies, K6A, Jam, P-Dox.

Il y a quatre ans, la première réunion père-fils fut heureuse, le concept originel est ici renforcé sans complaisance ou idéalisation. Au-delà de l’assomption positive, on y exprime certains paradoxes et difficultés inhérentes à l’hybridation culturelle, raciale ou linguistique (franglophone à l’évidence).

IMAGE FOURNIE PAR DISQUES 7E CIEL

brown baby gone, de Brown Family

Musicalement, la Brown Family se bonifie et précise son identité en soudant encore mieux son hip-hop aux éléments de soul/R&B, reggae, dancehall. Pour ce, le trio père-fils s’adjoint de nouveau les précieux services du beatmaker Toast Dawg (Attach Tatuq, Payz Play, etc.) auquel collaborent plusieurs amis de la famille — Sarah Makonnen, Sébastien Blais-Montpetit, Mark Alan Haynes, Noel Kerr, Julien Cloutier, Vincent Banville (VNCE Carter), Félix Bourdon, Mark Alan Haynes, Jean Michel Frédéric, Emmanuel Lajoie-Blouin, Léo Fougères (FouKi), Tom St-Laurent, etc.

Tout ce beau monde s’applique à nous faire voir (et écouter) la vie en… brown.

★★★★

Hip-hop/soul/R&B/roots-reggae/dancehall. brown baby gone. Brown Family. Disques 7ième Ciel.

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