Pour la durée entière du FIJM, notre journaliste Alain Brunet vous propose sa traditionnelle vadrouille : chaque soir, plusieurs concerts à son programme !

La fin de soirée au Gesù était consacrée hier à la saxophoniste chilienne et New-Yorkaise d’adoption Melissa Aldana. Après avoir remporté la Thelonious Monk Competition en 2013, ce qui n’est pas peu dire, la ténorwoman a d’ores et déjà enregistré Free Fall, Second Cycle, Melissa Aldana & Crash Trio, Back Home, Visions.

Cette dernière offrande, selon la principale intéressée, se veut une évocation jazzistique de la légendaire Frida Kahlo. Pour en défendre la matière sur scène et plus encore, la musicienne de 30 ans s’est adjoint les services de Sam Harris, piano, Kush Abadey, batterie, Pablo Menares, contrebasse, sensiblement le même personnel que sur l’album Visions — sauf le batteur qui remplace Tommy Crane dans le cadre de cette tournée.

De calibre international

De son saxo ténor, Melissa Aldana extirpe des sonorités duveteuses, feutrées, rarement très puissantes mais toujours assurées. Qui plus est, elle témoigne néanmoins d’une superbe articulation, de phrasés très précis dans les tempos rapides, et de multiples effets parfaitement maîtrisés dans les harmoniques aiguës ou graves.

Soyons clairs et nets, cette musicienne est de calibre international. En pleine possession de ses moyens, elle met sa technique au service d’un jazz de chambre des plus personnels.

Et pas de flafla au programme ; voilà un groupe soudé, d’apparence minimaliste – particulièrement le piano, peu loquace mélodiquement, néanmoins étonnant sur le plan harmonique. Au service d’une superbe soliste, ces musiciens génèrent des rythmes, mélodies, harmonies et contrepoints beaucoup plus complexes qu’il n’y paraît.

Voilà certes le début d’une longue relation entre Melissa Aldana et les jazzophiles d’ici.