(Montréal) Un concert-bénéfice aura lieu dimanche soir à la basilique Notre-Dame de Montréal pour appuyer les efforts de reconstruction de la cathédrale Notre-Dame de Paris, qui a été ravagée par un incendie le 15 avril.

La quasi-destruction de ce monument historique, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, a touché les Québécois, dont celui qui offrira le concert, l’organiste titulaire de la basilique depuis 45 ans, Pierre Grandmaison. Ce dernier a donné trois grands concerts à la cathédrale Notre-Dame de Paris, dont le plus récent remonte au 2 février.

PHOTO LAETITIA MILITARU

Pierre Grandmaison

En entrevue à La Presse canadienne, M. Grandmaison a raconté à quel point cet incendie l’a bouleversé, au point d’être sur le carreau pendant deux jours. Il a expliqué que cette église grandiose a influencé sa carrière, lui qui s’y rendait régulièrement alors qu’il était étudiant.

« Quand j’étais à Paris en 1970, j’allais régulièrement à la cathédrale, presque quotidiennement. Je me laissais imprégner par la transcendance des lieux. Je regardais les rosaces, l’architecture, le grand orgue, se souvient-il avec une certaine nostalgie dans la voix. J’ai étudié l’orgue à Paris avec deux grands maîtres dans l’espoir de faire éventuellement carrière. Évidemment, ça ne m’a pas laissé indifférent lorsque j’ai su que ça flambait […] C’est comme si une partie de moi s’était envolée en fumée. »

Ce dimanche soir, Pierre Grandmaison rendra hommage à celle-ci en en jouant sur l’orgue Casavant de la basilique Notre-Dame, un instrument de la même famille que le grand orgue qui a pu être rescapé des flammes de l’église parisienne.

« Dieu merci, le grand orgue de Notre-Dame de Paris est intact ! Aucun des tuyaux n’a fondu sous l’impact de la chaleur […] et c’est vraiment miraculeux ! »

Hommage aux compositeurs français

Puisque le grand orgue de Notre-Dame de Montréal, construit en 1891, est dans la même lignée que celui de Notre-Dame de Paris, M. Grandmaison y voit l’instrument parfait pour rendre hommage aux compositeurs français et organistes de renom.

« C’est un instrument qui rend admirablement la musique française et le programme que je vais jouer est constitué, entre autres, d’œuvres de César Frank, de Louis Vierne, d’Olivier Messiaen et de Jean-Sébastien Bach puisque forcément un concert sans Bach, ce n’est pas un concert », souligne le musicien québécois.

Il tient d’ailleurs à souligner que Louis Vierne était l’organiste de la cathédrale Notre-Dame de Paris de 1900 jusqu’à sa mort en 1937… un décès survenu en plein concert au clavier de la cathédrale.

Il y aura aussi Suite gothique pour l’orgue du compositeur français Léon Boëllmann, « parce que le troisième mouvement de cette suite s’intitule Prière à Notre-Dame, alors je trouvais que c’était de bon aloi », souligne l’organiste montréalais.

Pierre Grandmaison se réserve aussi un peu d’improvisation à la fin, selon l’inspiration du moment à la fin de ce concert d’environ une heure et quart.

Le concert-bénéfice est une initiative de la Fondation de la basilique Notre-Dame de Montréal, qui va s’occuper de remettre les fonds amassés au Fonds québécois de solidarité pour la reconstruction de la cathédrale Notre-Dame de Paris.

Les citoyens qui veulent contribuer à la reconstruction de ce joyau patrimonial peuvent le faire en versant une contribution assez minime, soit 35 $ à la porte ou 30 $ par personne en prévente sur ticketpro.ca qui ne charge pas de frais de service pour cet événement.

« Évidemment, je ne m’attends pas d’avoir du monde dans les jubés, mais si on a de 400 à 500 personnes pour le concert, ce sera un grand succès, » croit le compositeur québécois.

L’ancien premier ministre du Québec, Pierre Marc Johnson et la consule générale de France à Montréal, Catherine Feuillet, assisteront au concert.

Ces invités d’honneur s’adresseront à l’auditoire pour souligner les liens culturels et historiques très forts entre Notre-Dame de Paris et Notre-Dame de Montréal.

Le concert commencera à 19 heures.